En Nouvelle-Calédonie, le parti l’Éveil Océanien prône le dialogue et la neutralité

En Nouvelle-Calédonie, le parti l’Éveil Océanien prône le dialogue et la neutralité

© Facebook Milakulo Tukumuli

Jeune parti politique créé en 2019, l’Éveil Océanien veut incarner la voie du dialogue dans un climat politique territorial délétère et de plus en plus polarisé, notamment autour du referendum et de l’Usine du Sud. Milakulo Tukumuli le président s’exprimait sur le plateau de Nouvelle-Calédonie la 1ère, l’occasion de faire le point sur le positionnement du parti dans ce contexte tendu.

Appelant au vivre-ensemble et à l’échange, le parti l’Éveil Océanien surprend les observateurs en prenant rapidement une place, même si minoritaire, au sein des institutions. Sa neutralité affichée amène le parti à soutenir autant le président indépendantiste du Congrès Roch Wamytan, que le président loyaliste du gouvernement Thierry Santa. Sa vision de tempérance et sa volonté, faite slogan, de « rester capitaine de son destin », amène le groupe politique à ne donner aucune consigne de vote lors de la dernière échéance référendaire, mettant un point d’honneur à ne pas prendre parti dans un débat cristallisant toutes les tensions.

Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil Océanien, était sur le plateau de Nouvelle-Calédonie la 1ère, l’occasion d’aborder la vision du parti, mais aussi son positionnement au sujet du dossier de l’Usine du Sud de Vale NC ou encore la motion de censure souhaitée par le FLNKS à l’encontre du gouvernement.
« Dans ce conflit de l’Usine du Sud, je pense que nous avons manqué de méthode. De méthode de la résolution du conflit. Je tiens à rappeler que rien ne se fera sans les populations locales ».
Concernant les récentes montées de tensions, les violences et dégradations de plusieurs sites industriels, ou encore les barrages ayant impacté la vie de nombreux Calédoniens, « l’Éveil Océanien condamne avec la plus grande fermeté les dégradations de l’outil industriel et les différents blocages qui ont dégradé la production des autres industriels tel que la SLN ».

Le sujet sensible du site minier de Vale NC a rendu difficile le dialogue entre les différents partis-prenantes, et pour le président de l’Éveil Océanien, « l’Usine du Sud c’est le nœud qui faudra dénouer pour permettre la sortie de l’accord de Nouméa (…) La solution aujourd’hui ce n’est pas la vente (…) il faut se laisser du temps pour trouver une solution. Le préalable minier, ce qui a permis d’aboutir à l’accord de Nouméa, c’était deux ans. Cela fait 4 à 5 mois que nous sommes englués dans ce conflit, donc il faut se laisser du temps ».
Le responsable politique appelle à la patience et interpelle les acteurs majeurs de ce dossier, en demandant de « reculer cette date du 12 février, sinon quoi on va arriver à un affrontement ».

Dans les nombreux échanges et débats qui ont animé une crise toujours d’actualité, le FLKNS a annoncé sa volonté de déposer une motion de censure à l’encontre du gouvernement. Une initiative qui n’est pas partagée par le jeune parti politique.
« Je suis surpris et pas surpris en même temps. Surpris par la temporalité du calendrier, car déposer cette motion de censure si la cession de l’usine se fait (…) on a un certain doute concernant le vote du budget qui n’a pas été adopté en fin d’année et qui doit être adopté avant le 31 mars, sinon ce serait la tutelle, ce qui signifie que c’est l’État qui prendra l’exécution du budget. Pas surpris parce qu’il y a eu des occasions manquées (…) il y a eu plusieurs faits politiques qui auraient pu expliquer un dépôt d’une motion de censure. Notamment le prêt de 28,6 milliards concernant le Covid, le référendum après l’augmentation du OUI aux élections, et enfin le dossier de l’Usine du Sud qui serait un sujet peu anodin pour déposer une motion de censure».

Il s’est dit pour sa part satisfait avec le gouvernement actuel et avec le représentant de son parti siégeant au sein de ce gouvernement.

Damien CHAILLOT