XV de France : Le Wallisien Peato Mauvaka, l'arme fatale

©Twitter / Peato Mauvaka

XV de France : Le Wallisien Peato Mauvaka, l'arme fatale

Un « finisseur » qui finit fort : le talonneur Peato Mauvaka, remplaçant désigné de l'indispensable Julien Marchand, a marqué la tournée automnale des Bleus en signant cinq essais en trois rencontres, dont un doublé face aux All Blacks.

Derrière les sept essais de Damian Penaud, meilleur marqueur d'essais du XV de France en 2021, il y a les cinq de Mauvaka. Pas mal pour l'éternel numéro deux des N.2, qui a fêté face aux All Blacks sa huitième sélection. A 24 ans à peine, le Toulousain, qui avait découvert les Bleus en août 2019, lors d'une victoire 32-3 contre l'Ecosse avant le Mondial japonais, est en train de forger sa destinée. Il est même à deux doigts de s'assurer, sauf catastrophe, une place dans le 23 pour la Coupe du monde 2023, prévue en France.

Une revanche pour celui qui, en outre, est en train d'écarter la concurrence de joueurs du calibre de Camille Chat (Racing 92), Pierre Bourgarit (La Rochelle) ou Gaëtan Barlot (Castres)... La belle histoire aussi pour le natif de Nouméa, d'origine wallisienne : fin 2018, il a appris le décès brutal de son père, empoisonné par un poisson. Un terrible coup de massue sur la tête de Peato Mauvaka qui, à 17 000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, ne pouvait pas retourner auprès des siens puisqu'il devait connaître sa première titularisation avec les Rouge et Noir, en Top 14, sur la pelouse de Clermont.

Un match qu'il avait disputé, la boule au ventre et la mémoire dans la peau. « Je voulais lui rendre hommage. Je me devais d'être aux funérailles mais il aurait voulu que je joue ce match. Je le savais et j'en ai parlé à ma mère qui m'a dit : « Que tu reviennes ou pas, que tu joues ou pas, il sera fier de toi ». Cela m'a touché », expliquait-il à l'époque.

Au nom du père

Joueurs et dirigeants du Stade toulousain ont organisé une cagnotte pour l'aider à rentrer en Nouvelle-Calédonie et aider sa famille. Et Mauvaka est revenu, toujours aussi courageux. Cet automne, il a endossé son rôle de remplaçant, bien caché dans l'ombre de Julien Marchand, son capitaine à Toulouse.

Indispensable en Bleu comme en Rouge et Noir, Marchand a été touché aux côtes, dimanche dernier, lors de la large victoire devant la Géorgie (41-15). Rentré à la place de Marchand, Mauvaka s'était signalé par un doublé devant les Lelos, autant que par son dynamisme. Il avait déjà fait une belle impression, la semaine précédente, en inscrivant l'essai décisif pour se sortir des griffes des Pumas (29-20).

Pour sa deuxième titularisation, sa première depuis quasiment un an jour pour jour (28 novembre 2020), face aux légendaires All Blacks, Mauvaka a démontré qu'il était plus qu'un simple « finisseur », selon le terme cher à Fabien Galthié. Il a réalisé un match plein, donnant raison à son sélectionneur qui expliquait récemment que « Peato a des qualités qui nous semblent importantes pour 'matcher' lors des dernières minutes. Il a un très bon lancer, de l'explosivité, de la puissance en mêlée ».

Le serein Mauvaka, aussi présent en défense qu'effacé en conférence de presse, n'a pas tremblé et a fait parler ses qualités. Puis il est sorti à l'heure de jeu sous les vivats d'un Stade de France chauffé à blanc. « C'était un rêve. Jouer contre l'équipe favorite de mon père. Voilà, ça me... je ne pourrais pas décrire mes émotions. Je suis désolé », a dit Peato sur France 2. Désolé seulement de ne pas pouvoir parler plus longtemps. Parce qu'il pleurait. 

Avec AFP.