À l’issue de son conseil de ministres, le gouvernement de la Polynésie a fait le point sur les mesures en faveur du pouvoir d’achat, notamment l’augmentation du Smig d’au moins 2% au 1er mai, la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires et de la grille salariale des ANFA. Une revalorisation du minimum vieillesse est également dans les tuyaux. Explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Le Smig va augmenter au 1er mai, mais de combien ? C’est « encore en discussion avec les partenaires sociaux », dit la ministre du Travail en Polynésie, Virginie Bruant. Ce sera de toute façon au moins 2%, ce qui porterait le salaire minimal brut à 159 092 Fcfp par mois, soit 1 333,19 euros. Peut-être plus, le président polynésien Édouard Fritch ayant fait état jeudi dernier devant l’assemblée d’une hausse cumulée des prix de 2,9% sur janvier et février, à quoi s’ajoute 0,3% de hausse au mois de mars.
En revanche, le gouvernement est plus prudent sur la prochaine hausse du Smig, qui avait été envisagée pour la fin de l’année : « On va réagir au fur et à mesure de l’évolution de la situation, » répond la ministre du Travail. Entre mars 2021 et mars 2022, l’indice général des prix à la consommation augmente de 5,1 % en Polynésie, a indiqué le compte rendu du conseil des ministres.
Coup de pouce au pouvoir d’achat des fonctionnaires et agents de l’administration
Le point d’indice des fonctionnaires va également être revalorisé, passant de 1015 à 1030 au 1er mai, à un coût que le vice-président situe aux alentours de 150 millions Fcfp pour le reste de l’année 2022. La grille salariale des ANFA (agents non fonctionnaires de l’administration, qui sont plus de 700) va aussi être revue à la hausse pour la deuxième fois cette année. Sur ce dernier poste, le coût additionnel pour le Pays est estimé à 84 millions de Fcfp.
L’emploi se rétablit, mais pas partout
L’emploi salarié reprend du poil de la bête et rattrape son niveau d’avant-crise, assure le gouvernement qui évoque un taux de chômage à 9,5%, soit environ 10 000 personnes. Un rétablissement qui n’est toutefois pas homogène : l’hôtellerie et le bâtiment s’en tirent bien, les services moins bien, dit Virginie Bruant. Enfin, le gouvernement « prendra bientôt une décision » sur une hausse du minimum vieillesse, sans donner de date précise.
Les prix à la pompe soutenus jusqu’en juin, et après ?
Le conseil des ministres a également décidé d’abonder le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures de 3 milliards de Fcfp. Ce qui porte les dépenses totales du Pays sur ce poste à 7 milliards, pour que les consommateurs fassent le plein sans vider leur compte en banque. Mais le soutien des prix des carburants ne vaut, pour l’instant, que jusqu’en juin. L’ajustement pourrait être brutal. « Oui, on ne va pas se le cacher, on fait un peu d’apnée pour voir ensuite au mois de juin, » dit le vice-président du gouvernement, Jean-Christophe Bouissou, qui promet que le Pays accompagnera cet ajustement des prix pour éviter une hausse importante et soudaine.
Le gouvernement estime à 10 milliards de Fcfp l’impact de la guerre en Ukraine jusqu’ici sur l’économie polynésienne. Mais, assure le vice-président, cela ne remet pas en question le plan de relance, déjà financé notamment par le PGE2.
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti.