Nouvelle-Calédonie : Trois partis non indépendantistes à l'unisson pour le maintien du référendum au 12 décembre

©Facebook / Les Républicains calédoniens

Nouvelle-Calédonie : Trois partis non indépendantistes à l'unisson pour le maintien du référendum au 12 décembre

Conférence de presse donnée ce mardi 5 octobre 2021, unis, les Républicains calédoniens, Génération NC et le Mouvement Populaire Calédonien anticipent l'arrivée prévue de Sébastien Lecornu sur le territoire le jour même et plaident ensemble pour un maintien de la date de la troisième et dernière échéance référendaire pour l'autodétermination du territoire prévue ce 12 décembre.

Redonner de l’espoir aux Calédoniens et offrir des perspectives aux acteurs économiques”, les mots de Sonia Backès lors de la conférence de presse de ce mardi 5 octobre résument la position des trois groupes loyalistes, qui souhaitent le maintien de la date prévue pour le scrutin, ainsi qu'un soutien de l'État dans le processus d'organisation de celui-ci, alors que le Covid-19 a finalement frappé en Nouvelle-Calédonie après un an et demi de situation “Covid-free”.

Évoquant le souhait des Calédoniens qui “attendent de la visibilité, de sortir de la morosité dans laquelle ils sont depuis plusieurs années”, Sonia Backès, présidente du parti Les Républicains calédoniens et présidente de la province Sud, estime qu'“un report d’un an serait mortifère pour le climat social”. Nicolas Metzdorf, président et fondateur du parti Génération NC, mais aussi maire de La Foa, affirme qu'il faut “espérer un consensus des non-indépendantistes sur cette question du maintien de la date (…) il faut que l’on soit uni sur cette question”.

Mais la question logistique se pose, avec l'arrivée du Covid-19 et du variant Delta sur le territoire, les mesures sanitaires jusqu'ici peu sujette au débat, sont devenues une clé du maintien du scrutin. Des mesures sanitaires doivent être prises afin de garantir un environnement sain dans le contexte actuel, mais cela n'est pas un frein à la tenue du vote selon Sonia Backès, qui affirme, “que ce soit aujourd’hui ou dans un an, de toutes façons, il faudra organiser toutes les élections pour prendre en compte ce risque sanitaire. Il n’y a pas d’intérêt particulier à décaler par rapport à la date prévue initialement”.

De leur côté, les groupes indépendantistes maintiennent leur point de vue tenu depuis l'annonce de la date par le Premier ministre, et justifie cette demande de report par la situation sanitaire actuelle, à l'image de Jean Creugnet, chargé de l'animation du bureau politique du FLNKS, interrogé par nos confrères de CALEDONIA :“Si on propose de reporter, c'est justement parce que les conditions ne sont pas réunies pour que cette troisième consultation puisse s'organiser dans les conditions les plus sereines, et que nous avons tout à fait la possibilité de laisser le pays retrouver une situation sanitaire plus sereine, un climat social plus apaisé, où les gens auront la possibilité d'être informé correctement”.

Le groupe non indépendantiste Calédonie ensemble ne s'est pas officiellement prononcé sur la question. “On ne peut pas aller vers cette date sans maîtriser l'épidémie. Donc c'est la question qui va se poser dans les toutes prochaines semaines” a confié le député Philippe Gomes, membre de Calédonie ensemble, interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. “Il faut vraiment se poser la question de la nécessité d'un troisième référendum dans la situation dans laquelle nous nous trouvons et au-delà, pour l'avenir de la Calédonie”, déclarait, plus tranché, l'ancien président non indépendantiste du gouvernement, Thierry Santa, président du Rassemblement-LR. 

Et alors que le ministre des Outre-mer arrive sur l'archipel, pour notamment  échanger “sur la crise sanitaire et l’organisation de la consultation du 12 décembre”, la date du prochain référendum devrait être au coeur des discussions politiques. 

Damien Chaillot.