C’est en visioconférence avec Sémi Taofifenua, président de l’institut de formation à l’administration publique (IFAP), que Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la fonction publique, a signé le jeudi 17 août 2023 une convention avec l’école nationale de l’administration publique (ENAP) du Québec, représentée par Hugo Cyr, son directeur général, dans une volonté d’encadrer le développement de la fonction publique calédonienne.
Accompagner l’administration dans le cadre de la modernisation de l’action publique, notamment via des formations adaptées aux besoins pour les besoins de l’administration calédonienne, tel est l’objectif du partenariat officialisé entre l’IFAP et l’ENAP du Québec, sous la houlette de Vaimu’a Muliava. Avec cette convention-cadre, la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie veut bénéficier de l’expertise, du savoir-faire, des ressources et du réseau de l’ENAP pour accompagner ses agents dans l'exercice de leurs missions, via une montée en compétences dans les domaines d'expertise pour lesquels la Nouvelle-Calédonie dispose de peu ou pas de ressources.
Pour Vaimu’a Muliava, il y a une réelle demande de formation des agents publics : « Le conseil d’administration de l’IFAP, qui regroupe les employeurs publics de Nouvelle-Calédonie et les partenaires sociaux ont été consultés et ont exprimé leur soutien à cette convention-cadre. En Nouvelle-Calédonie, notre réalité, c’est la francité conjuguée à l’océanité dans un contexte d’autochtonie, entouré d’un océan de culture anglo-saxonne. L’administration publique calédonienne doit s’adapter à cette réalité. Le Québec la partage et par l’ENAP, peut nous donner les clés pour faciliter notre intégration régionale, tout en conservant notre identité ». Une collaboration qui est également perçue comme un moyen de lutter contre l'isolement géographique et professionnel de la Nouvelle-Calédonie, de ses institutions et de ses agents.
La collaboration entre l’école québécoise et l’IFAP commencera par la conception d’un cursus certifiant ou diplômant pour les cadres et hauts fonctionnaires de la Nouvelle-Calédonie, de la formation professionnelle continue et initiale pour les agents publics calédoniens, du partage d'outils, de ressources pédagogiques et d’expérience institutionnelle, ainsi que d’un appui à la conception et la mise en œuvre de projets de co-construction des compétences.
Selon le membre du gouvernement, le Québec et son implantation dans la francophonie font de l’ENAP le partenaire idéal pour le territoire : « L’ENAP a une approche qui allie pragmatisme et excellence, tout en adressant les spécificités liées à l’autochtonie, à l’égalité des genres dans la fonction publique, à la diversité, au développement économique des territoires et à l’intégration régionale. Et actuellement, notre administration doit s’adapter pour répondre à ces enjeux ». De son côté, Hugo Cyr, directeur général de l’ENAP, s’est dit réjouit par ce partenariat : « Nous nous sommes donnés comme mission d’assister nos frères et sœurs de la francophonie. Nous apprenons beaucoup de ces collaborations et c’est toujours un plaisir pour nous d’apporter nos expériences et nos acquis ».
Damien Chaillot