La séance des questions orales au gouvernement, qui doit avoir lieu au moins deux fois par an selon une loi organique du territoire, connaissait sa première itération ce vendredi 14 janvier 2022 dans l’hémicycle du Congrès. Un large panel de sujets a été abordé par les élus, gravitant cependant majoritairement autour des situations financière et sanitaire du territoire.
Séance publique d’importance en ce vendredi 14 janvier 2022 dans l’hémicycle du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Les questions orales au gouvernement, audience encadrée et codifiée, permettent aux élus du Congrès d’aborder un grand nombre de sujets en interrogeant les membres du gouvernement, qui disposent d’un temps de réponse de 4 minutes pour chaque sollicitation.
Première occurrence de l’année 2022, ce fut également un baptême à cet exercice pour le gouvernement de Louis Mapou, qui s’est dans l’ensemble bien déroulé selon les observateurs. Sur les 17 questions posées lors de l’assemblée, la majorité d’entre-elles relevaient de la situation financière et sanitaire du territoire, tandis que les sujets de l’aide médicale ou encore du développement en terres coutumières étaient également à l’ordre du jour.
Parmi les principales annonces, celle d’un prêt de 25 milliards de France CFP (208,7 millions d’euros) envisagé par le gouvernement auprès de l’Agence Française de Développement. Une nécessité selon les membres du 17e gouvernement, afin de parvenir à l’équilibre budgétaire pour l’année 2022, impossible à atteindre en l’état en raison de recettes fiscales en baisse dans un contexte de crise sanitaire coûteuse. L’enveloppe de l’AFD serait notamment dédiée aux dépenses inhérentes à la crise sanitaire, au financement des dépenses de fonctionnement des hôpitaux, ainsi qu’à un nouveau plan de relance économique territorial.
Sollicité par le gouvernement calédonien, l’Etat aurait donné un accord de principe, sous réserve que l’emprunt soit soutenable par l’économie du territoire, mais aussi que les réformes fiscales prévues dans le cadre de l’accord du précédent prêt de l’AFD soient mises en œuvre. Le gouvernement a d’ores-et-déjà déposé le projet de programmation de ladite réforme fiscale au Congrès en ce sens.
Autre annonce d’importance, la volonté de renouvellement de l’allocation Covid qui a pris fin en décembre 2021, alors que la menace d’une nouvelle vague liée au variant Omicron plane sur le Caillou. L’accord est particulièrement attendu des entreprises locales, notamment dans les secteurs du transport et du tourisme, toujours impactées par le ralentissement économique dû à la pandémie. Seul bémol, l’enveloppe nécessaire à la mise en œuvre de l’allocation, estimée à 600 millions de Francs CFP (5 millions d’euros), ne pourra être débloquée qu’avec l’injection de fonds prévue grâce au prêt de 25 milliards de francs de l’AFD.
Damien Chaillot