Le parti indépendantiste Union calédonienne (UC) a confirmé jeudi son rejet du projet d'accord signé le 12 juillet à Bougival, en région parisienne, sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Un texte prévoyant un futur « État de la Nouvelle-Calédonie », inscrit dans la Constitution française, avait fait l'objet d'un compromis après dix jours de discussions entre État, indépendantistes et loyalistes. Mais il devait encore être entériné dans l'archipel du Pacifique Sud après consultation interne de la base au sein de chacun des partis et mouvements signataires.
Le comité directeur de l'UC, principale composante du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), s'est réuni le week-end dernier et a jugé que le projet d'accord « ne respect(ait) pas les fondamentaux de la décolonisation ». « Ce qui a été notifié dans le document reprenait uniquement les positions des loyalistes et des républicains », a dit le président de l'UC et député Emmanuel Tjibaou lors d'une conférence de presse jeudi à Nouméa.
« Les propositions que l'on a envoyées, discutées, on ne les a pas retrouvées », a-t-il ajouté. « Où sont passées nos propositions ? Il faut poser la question à l'État ». Le parti indépendantiste a appelé à de nouvelles négociations et estimé que la reprise en main des discussions par le président de la République Emmanuel Macron avait conduit le dialogue dans « une nouvelle impasse ».
« N'imaginez pas un seul instant passer en force », a prévenu le commissaire général de l'UC et actuel président du FLNKS Christian Tein, invitant l'État à revenir discuter de « manière apaisée ». « Un accord sans le mouvement de libération, ça n'a pas de sens », a commenté de son côté Mickaël Forrest, vice-président du parti.
Lire aussi : Avenir institutionnel de Nouvelle-Calédonie: Christian Tein, président du FLNKS, "contre" l'accord de Bougival
La veille, dans le journal local Les Nouvelles calédoniennes, le ministre des Outre-mer Manuel Valls avait appelé l'UC et le FLNKS à « participer aux travaux du comité de rédaction », destinés à clarifier les textes de l'accord. Il avait également mis en garde contre « les risques de vide institutionnel » en cas de rejet, après avoir déjà estimé que « l'absence d'accord conduirait au chaos ».
L'UC a annoncé qu'un congrès extraordinaire du FLNKS se tiendrait le 9 août à La Conception, près de Nouméa, pour définir une position commune et les suites que le mouvement de libération entend donner au processus.
Avec AFP