Grand projet de l’Office des Postes et des Télécommunications (OPT), la pose de deux nouveaux câbles sous-marins, local et international, a pour objectif de sécuriser la connexion de l’archipel actuellement assurée par la seule liaison avec l’Australie, mais aussi de sécuriser le réseau interne de la Nouvelle-Calédonie par la création d’une boucle, permettant ainsi de minimiser les coupures en cas d’incident. Les opérations démarrent en ce mois de mars 2022.
Un second câble sous-marin combinant une route numérique internationale entre la Nouvelle-Calédonie et Fidji, Gondwana-2, et des liens domestiques reliant Ouémo, Mont-Dore, Nouville, l'île des Pins, Yaté, Maré et Lifou, Picot-2. Ces opérations vont permettre au territoire de sécuriser son accès au réseau mondial, assuré depuis 2008 par le seul câble Gondwana-1, reliant Nouméa à Sydney. En cas de panne ou de coupure de ce seul câble, l’archipel se retrouverait déconnecté de l’Internet mondial pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avec de fortes répercussions sur de nombreux systèmes.
De ce constat, est né en 2017 le projet de sécurisation de l’internet calédonien par la mise en œuvre d’un nouveau câble sous-marin, divisé en deux sections distinctes : une extension du réseau local de télécommunications par câble domestique (Picot-2) qui viendra compléter le dispositif local existant en terminant de raccorder entre elles et à la Grand Terre l’ensemble des Îles Loyauté, le sud de la Grande terre ainsi que l’île des Pins ; un câble international (Gondwana-2), qui reliera la Nouvelle-Calédonie à Fidji et permettra ainsi de sécuriser et de garantir la continuité des communications extérieures.
Les travaux de pose, réalisés par le câblier René Descartes, s'opèrent à partir d’aujourd’hui, mercredi 16 mars, jusqu’au mois de mai, pour une mise en service commercial à l’horizon du mois d’août 2022, après une phase de tests et de vérifications de 3 mois.
Grâce à cette nouvelle liaison, le territoire assurera la sécurité du trafic grâce à deux connexions distinctes, mais cela permettra également d’anticiper l’augmentation des trafics Internet liée au développement de nouveaux usages numériques, de développer l’attractivité économique du territoire en permettant le développement des relations économiques dans la région, de renforcer le rayonnement régional de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi d’améliorer la souveraineté du territoire.
Localement, il s’agira de réduire la fracture numérique, en apportant une connexion sous-marine et fibre optique sur l’île des Pins, Maré et Yaté, non desservies à ce jour autrement que par liaison hertzienne, mais aussi de garantir la sécurité de la connexion, ou du moins sa résilience en cas d’imprévu ou de coupure partielle du réseau, en cas de cyclone par exemple. Une boucle territoriale sera ainsi créée, du Nord au Sud du territoire en intégrant Lifou, une seconde plus spécifique au Grand Nouméa, entre Ouémo, Nouville et Mont-Dore.
Le financement du projet à hauteur de 4,47 milliards de Francs CFP (37,2 millions d’euros), notamment avec l’octroi d’un prêt contracté auprès de l’Agence Française de Développement de 1,3 milliards FCFP (10,8 millions d’euros), signé le 11 mars 2022 avec le directeur général de l’AFD M. Rémy Rioux lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie.
Damien CHAILLOT