Le Front indépendantiste kanak demande le retrait de la loi sur l’ouverture du corps électoral, adoptée par l’Assemblée nationale et qui doit passer au Sénat ce mardi, estimant qu’elle doit être accolée à un accord global. Le FLNKS demande aussi une mission de dialogue.
« Déséquilibrer toute la structure électorale de la Nouvelle-Calédonie nous ramènerait 40 ans en arrière, ça nous rendrait encore plus minoritaires » a estimé Pascal Sawa, élu de l’Union calédonienne -une des composantes du FLNKS- interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. « L’idée, dans le cadre de la trajectoire d’un pays en voie de décolonisation, c’est de garder les équilibres. Faire entrer 10 ou 20 000 nouveaux électeurs déséquilibrerait toute la structure électorale de la Nouvelle-Calédonie ».
Si à l’issue de son congrès le FLNKS demande le retrait de la loi ouvrant la liste électorale provinciale à quelques 25 personnes -2 441 natifs et 13 400 non-natifs résidant en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans-, le Front indépendantiste n’est pas fermé aux discussions sur ce sujet, qui doit, selon le FLNKS, être accolé à « un accord global ».
« Notre souhait, c’est de ne pas être faire du corps électoral, un sujet particulier par rapport aux échéances provinciales qui arrivent ou par rapport aux enjeux de de gouvernance à la province Sud, au Congrès et au gouvernement » précise encore Pascal Sawa à La Voix du Caillou, dénonçant un « coup de force » de Paris.
« Depuis le troisième référendum, nous avons constaté que, malheureusement, le gouvernement n’est plus du tout impartial. Or, le rôle du gouvernement est d’être un peu au-dessus de la mêlée et de faire en sorte que tout se passe bien » estime encore le maire UC de Houaïlou sur Nouvelle-Calédonie La 1ère.
Assurant que le FLNKS « est dans des conditions d’ouverture et dans une posture constructive », Pascal Sawa appelle à « une mission de dialogue pilotée par un haut-responsable, comme c’était le cas à l’époque des accords de Matignon ». Il appelle aussi à « un bloc unitaire » de la toute la mouvance indépendantiste, en ouvrant le FLNKS « au Parti travailliste, à la Dynamique Unitaire Sud, mais aussi à certains syndicats ».