Nouvelle-Calédonie : Courte majorité du Congrès en faveur d’un référendum le 12 décembre

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Nouvelle-Calédonie : Courte majorité du Congrès en faveur d’un référendum le 12 décembre

Les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont rendu à une courte majorité un avis favorable à la tenue du troisième référendum d'autodétermination le 12 décembre, suite à l'abstention ou à l'opposition des groupes indépendantistes.

L'assemblée délibérante de l'archipel était consultée sur le projet de décret de convocation des électeurs et organisation de cette consultation, dont la date a été annoncée début juin à Paris par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et qui doit être prise en conseil des ministres, le 30 juin. Il s'agit du troisième et dernier référendum du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998). Les deux premiers, les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des voix.

Prérogative du gouvernement, le choix de cette date était intervenu à l'issue d'une semaine d'échanges à Paris à l'invitation du Premier ministre et du ministre des Outre-mer avec des délégations loyalistes et indépendantistes sur l'avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, et les conséquences du oui et du non à l’indépendance de l’archipel.

Ce mardi au Congrès calédonien, les élus ont été appelés à rendre un avis sur le projet de décret « portant convocation des électeurs et organisation de la consultation sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie ». En conclusion, 28 élus ont voté un avis favorable : les groupes non indépendantistes de l’Avenir en Confiance, de Calédonie ensemble mais aussi l’élu non inscrit Nicolas Metzdorf et les élus du parti wallisien l’Éveil océanien, qui siègent au sein du groupe indépendantiste UC-FLNKS. 

Du côté des indépendantistes justement, les avis étaient partagés. Les membres de l’UNI ont rendu un avis défavorable, tandis que les élus de l’UC se sont abstenus, sauf Sylvain Pabouty, de la Dynamique unitaire sud (DUS) qui a voté contre. 

« Nous sommes contents de permettre aux Calédoniens de sortir de cet Accord de Nouméa et d’achever ce processus, pour se projeter enfin vers la construction de l’avenir » a salué Virginie Ruffenach, présidente du groupe Avenir en confiance. « Il faut solder le référendum pour pouvoir ouvrir un cycle de discussions », a estimé de son côté Philippe Michel, de Calédonie Ensemble. 

Louis Mapou, président du groupe UNI qui avait décliné l’invitation à Paris, ne goûte pas les arguments du gouvernement qui a choisi la date du 12 décembre pour éviter un mélange avec la campagne présidentielle. « On est déjà dans les présidentielles avec les régionales. A la sortie du référendum, on sera encore dans les présidentielles et après, ce sera les législatives. Je ne vois pas comment on pourrait s’en sortir sereinement », a-t-il estimé. 

Avec AFP.