Début avril 2023, la province Sud se réunira pour décider de l’opérateur en charge de la future filière de valorisation des déchets sur sa zone d’influence. Deux projets sont présentés, celui de Trecodec, déjà en charge depuis plusieurs années de la collecte et de la valorisation des déchets, et celui de l’association « Trion » et du réseau OléTRI de la société Now. Focus avec le reportage de nos confrères de CALEDONIA.
La province Sud va ouvrir une nouvelle filière de tri pour les emballages plastiques, métal, aluminium, verre, avec l’objectif d’améliorer sa capacité de collecte, mais aussi et surtout de valorisation de ces déchets. Pour ce faire, la commission d’agrément de la province Sud se réunira le 4 avril 2023 pour choisir entre le plan de gestion proposé par Trecodec, éco organisme à but non-lucratif à l’œuvre sur le territoire depuis 2008, ou celui de l’association « Trion » avec le soutien de la société Now et de son réseau OléTRI, un nouvel opérateur qui met notamment en œuvre un système de récompense des particuliers qui ramènent leurs déchets pour valorisation.
Dans le choix qui s’annonce pour la Province Sud, la valorisation des déchets sera une composante déterminante, comme l’explique Françoise Suve, élue en Province Sud en charge de la gestion des déchets, au micro de CALEDONIA : « Parce que ce sont des ressources premières, ce sont des matériaux qui sont valorisable, l’alu, le verre, les conserves alimentaires, et cela a une vraie valeur car la bourse des métaux la cotation est très bonne et que la filière est économiquement rentable ». Selon la province Sud, 9 000 tonnes d’emballages sont générées chaque année, et seulement 1 500 sont collectées et traitées.
Le projet porté par l’association Trion remporte pour l’heure un franc succès sur le terrain, comme l’explique Olivier Bouissou, président de l’association Trion, au micro de CALEDONIA à l’occasion d’une opération de collecte : « Aujourd’hui, je rappelle qu’en 3 heures, on a collecté une tonne, quand une éco-box cannette collecte 200kg en un an (…) aujourd’hui le redémarrage des permanences sur Montravel est financé sur fond propre, car aujourd’hui, on n'est pas encore arrivé pour 2023 à signer des partenariats, des prestations de services avec des opérateurs ».
Deuxième candidat, opérateur historique de la collecte des déchets, l’éco organisme Trecodec, qui fonctionne exclusivement sur la participation des habitants, financé grâce à la taxe d’éco-participation collecté sur la vente de produits sur le territoire. Un système en place depuis de nombreuses années, comme le rappelle Bernard Creugnet, PDG de l’éco-organisme Trecodec : « Ils le connaissent sur toutes les autres filières (…) il y a déjà une éco-participation, qui en général est inférieure à 5 % du prix de vente, et c’est avec cette éco-participation que nous organisons en Nouvelle-Calédonie la collecte et le traitement des filières réglementées. Pour ce qui concerne les emballages, la plupart du temps, c’est inférieur à 1 % du prix. Trecodec, ce sont 13.000 tonnes collectées par an sur l’ensemble des filières existantes, et la filière emballage c’est 3.000 tonnes de plus ».
Si c’est à la province Sud de trancher dans une dizaine de jours, Thibaut Bizien, co-fondateur et chargé de mission de l’association Caledoclean, affirme que l’implication de la population est une des clés pour une solution durable : « Oui, je pense que c’est important d’impliquer les personnes dans la gestion des déchets puisqu’on est tous responsables des déchets qu’on produit collectivement (…) La sensibilisation ce n’est pas suffisant et on le voit bien aujourd’hui, c’est très important de le maintenir, mais je pense personnellement qu’il y a d’autres choses à mettre en place, c’est à dire que la sensibilisation ça fait plus de 40 ans qu’elle est mise en place (…) Derrière on a quand même toujours autant de déchets dans la nature et nous on le voit bien au travers de nos collectes de déchets, et je pense qu’il y a de manière complémentaire deux choses à mettre en place. Un, effectivement une répression pour les personnes qui ne gèrent pas leur déchets correctement et qui alimentent des dépôts sauvages ou qui jettent leurs déchets dans la nature, car il y en a encore beaucoup, et deux, bien sur, une valorisation des déchets pour les particulier entre autres, et notamment au travers de systèmes de consignes comme on avait auparavant, c’est un peu ce que propose les opérateurs en disant « on va récompenser les gens qui vont trier » et effectivement c’est intéressant, car on sait que si on fdit aux gens qu’on récompense le déchet, on va avoir plus de personne qui vont ramener le déchet auprès du bon partenaire pour le valoriser ».
Damien Chaillot