Le syndicat UT CFE-CGC NC, qui a tenu une conférence de presse, ce lundi 22 juillet, propose un train de réformes. Des solutions pour engranger des recettes et ainsi remettre les finances du Caillou sur pied : des jetons de présence pour les élus, une mutualisation des moyens de la fonction publique ou encore un impôt minimal pour tous. Mais pour cela, les représentants syndicaux veulent que les élus prennent des décisions, qu’ils tranchent. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Le gouvernement avait annoncé faire des économies en « ponctionnant uniquement la seule fonction publique et ces agents », rappellent les représentants syndicaux de l’union territoriale CFE-CGT NC, en conférence de presse lundi 22 juillet. En réponse, le syndicat a lancé un sondage et demandé à ses 3 000 adhérents et sympathisants des pistes pour réaliser des économies. « Les agents ont été prolifiques et l’ensemble des propositions a été relevé et nous les avons transmises à nos élus », précisent les représentants.
De nombreux travaux réalisés sans résultats
Les pistes sont donc nombreuses, mais ce qui ressort surtout, c’est que la CFE-CGT a travaillé sur tous les dossiers bien avant la crise actuelle (réforme du Ruamm, de la caisse locale de retraite, etc.) qu’elle a participé à toutes les assises, les tables rondes, et que toutes ces discussions n’ont mené à rien. Un message global est donc passé autour de la table de la conférence de presse : « nous voulons que nos élus prennent des décisions, qu’ils arrêtent leurs guéguerres, qu’ils tranchent », affirme le secrétaire général, Christophe Dabin.
Exemplarité des élus
Dans les mesures proposées, la première à être présentée est « l’exemplarité des élus ». Un point qui va de la transparence à la diminution et la rationalisation des collaborateurs, en passant par des retenues financières en cas de non-présence des élus en assemblée ou en commission. « Aller jusqu’à mettre en place un système de jeton de présence, l’élu est rémunéré en fonction de sa présence. On a assisté à suffisamment de réunions pour observer que dans nombre de commissions, tous les élus ne sont pas là » constate Christophe Coulson, président du syndicat.
Trouver des recettes pour financer les mesures sociales
Autre grand thème : les réformes sociales. Le mot réforme revient souvent chez les représentants de la CFE-CGT NC, insistant sur le fait que nombre de travaux ont été réalisés afin de réformer le système social, et que rien n’a été fait. « Un certain nombre de dépenses sociales ont été mises en place pour lesquelles il n’y avait aucune recette et elles n’existent toujours pas aujourd’hui. La réforme du Ruamm n’a toujours pas été votée, nos élus vont devoir prendre les choses en main », estime Christophe Dabin, secrétaire général.
Quelques idées ont donc été présentées comme mettre en place une taxe générale sur la consommation dédiée au social, réformer les dépenses de solidarité « tout en restant solidaire », ou encore instaurer un jour de carence dans la fonction publique territoriale.
Mutualiser les moyens dans la fonction publique
La fiscalité a elle aussi son train de propositions, comme instaurer un impôt minimal payable par tous, taxer les bénéfices des banques et des assurances « tout ce qui sort du territoire » précise Fabienne Kadooka, trésorière du syndicat. Puis Cédrik Sangarné, secrétaire général adjoint prend la parole pour présenter des idées de mesures dans le domaine des institutions et des services publics. Ainsi, les adhérents proposent de mutualiser les moyens humains et matériels de façon efficiente dans la fonction publique de Nouvelle-Calédonie, ou encore de travailler en collaboration avec les autres collectivités territoriales pour mutualiser les ressources.
Changer de modèle
Toutes ces idées ont donc été envoyées aux élus du Congrès. Mais l’idée la plus proposée par les quelque 3 000 personnes qui ont répondu au sondage, c’est « la mise sous tutelle de la Nouvelle-Calédonie par la France ». Des solutions qui « ne sont pas à prendre toutes d’un coup d’un seul, et hop ! On est sauvés », prévient Christophe Coulson, président de l’union territoriale CFE-CGT NC. « Nous les avons retranscrites, et nous les avons envoyées à tous les élus. Ils sont informés de nos travaux, on espère maintenant que l’on pourra travailler sur ces sujets, même si on a déjà travaillé sur certains d’entre eux. »
Des propositions qui ont été, dans certains cas, maintes fois débattues, discutées, et « qui n’ont abouti à rien. Maintenant, il faut prendre des décisions. On était au bord du précipice, les événements nous ont poussés dans le trou. C’est peut-être le moment de changer de modèle. »
Aurélia Dumté pour les Nouvelles Calédoniennes