Félix Tokoragi, Nicole Sanquer et Nuihau Laurey ont officialisé ce matin leurs candidatures aux élections législatives en Polynésie. Des comités de soutien ont été créés dans tous les archipels, et le parti sera créé le 29 mars prochain. Les idées fortes de leur programme : pas plus de deux mandats électifs pour les maires et les représentants à l'Assemblée de Polynésie, réduite à 39 membres au lieu de 57. Les détails avec notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Entourés d’une trentaine de membres des comités locaux qu’ils ont constitués au fil de leurs tournées, les trois élus à l’assemblée de la Polynésie, moteurs du groupe pop-up A Here ia Porinetia et aujourd’hui non-inscrits, ont officialisé leurs candidatures aux élections législatives de juin prochain. Les suppléants, eux, seront présentés le 29 mars prochain lors du congrès fondateur du parti, bien décidé à s’installer dans le paysage politique et dans la durée.
Ils bénéficient déjà du soutien du Here Ai’a de Gustave Taputu, présent ce matin. C’est l’absence de casseroles qui motive son choix : « Pas de fautes. Les erreurs, dehors », explique-t-il, laconique. Quant à s’allier avec d’autres candidats orphelins, comme Tauhiti Nena ou Sandra Lévy-Agami, pourquoi pas s’ils adhèrent aux idées et au projet de A Here ia Porinetia. Mais avant de développer le message des élections territoriales de l’année prochaine, les trois élus se sont concentrés sur ce qu’il est possible à un député de faire.
Deux mandats maximums, et une assemblée de 39 représentants
Nuihau Laurey, ancien sénateur, est candidat sur la 3e circonscription (Faa’a, Punaauia et toutes les îles Sous-le-Vent). Pour lui, il s’agit d’assainir la vie politique locale en militant à Paris pour une modification du statut. D’abord pour limiter à deux mandats électifs la durée de conservation des représentants à l’assemblée, des maires, et des ministres : « C’est par la limitation du pouvoir qu’on limite les abus de pouvoir, l’assistanat et le clientélisme ».
Ensuite, en réduisant de 57 à 39 le nombre de représentants à l’assemblée de la Polynésie et en supprimant la prime majoritaire, pour en finir avec une institution « sans réflexion, sans débat, sans interventions » et renouer avec le débat démocratique, quitte à prendre le risque d’une certaine instabilité. Une mesure déjà défendue par Nuihau Laurey depuis quelques mois, et qui illustre sa volonté de réduire les dépenses publiques et les impôts qui les financent, puisqu’elle permettrait selon lui une économie annuelle d’environ 700 millions de Francs (5,9 millions d’euros). Ce sera le grand sujet de A Here ia Porinetia pour les territoriales de 2023.
Pour Nicole Sanquer, députée UDI et candidate à sa propre succession sur la 2e circonscription (Hitiaa O Te Ra, Mahina, Paea, Papara, Taiarapu-Est, Taiarapu-Ouest, Teva I Uta et Australes), il s’agit de boucler les dossiers qu’elle défend depuis 5 ans à Paris et de poursuivre la réforme du code civil sur les questions foncières.
Dépolitiser le financement des communes
Félix Tokoragi est candidat sur la 1ère circonscription (Papeete, Pirae, Moorea-Maiao, Tuamotu-Gambier et Marquises). À la fois maire de Makemo pour la seconde fois, et représentant à l’assemblée de la Polynésie, il souscrit à la limitation du nombre de mandats. En tout état de cause, s’il est élu à Paris il devra abandonner son siège de maire avant 2026. Mais il veut aussi, si les électeurs lui offrent son ticket pour Paris, « revoir la distribution des deniers publics aux communes » via le FIP et la Délégation pour le développement des communes (DDC) en particulier, vue comme « un moyen d’assujettissement » des communes au Pays. « Il faut dépolitiser ça », appuie Nuihau Laurey.
Présidentielles : une préférence pour Valérie Pécresse
Il y a « un peu de tout » dans les soutiens de A Here ia Porinetia, admet Nicole Sanquer, de Zemmour à Mélenchon. Les ténors de A Here ia Porinetia ont rencontré certains représentants en Polynésie des candidats. Mais lors de son dernier séjour à Paris en janvier, dit-elle, Valérie Pécresse est la seule qui ait ouvert la porte à une rencontre. Le projet de programme de A Here ia Porinetia lui a été transmis, et les candidats à la députation attendent sa réponse avant de se prononcer.
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti