Ce vendredi, Adoplhe Digoué, membre du gouvernement chargé de la pêche, a accueilli la réunion du groupe du Pacifique Sud de l'agence des pêches du Forum des îles du Pacifique (FFA Pacific Islands Forum Fisheries Agency), pour des échanges axés sur la problématique d’une pêche durable du thon blanc dans les eaux du Pacifique.
Une rencontre affichée comme partie intégrante de la politique de la Nouvelle-Calédonie d’intégration régionale, le gouvernement a accueilli la 12e réunion du groupe du Pacifique Sud qui rassemble les États côtiers, membres de l’agence des pêches du Forum des îles du Pacifique.
La thématique du thon blanc est particulièrement pertinente en Nouvelle-Calédonie, puisque la pêche à la palangre constitue un enjeu essentiel du territoire, à l’instar des États membres, l’espèce représentant 66 % des captures de la pêche palangrière, secteur qui représente plus de 250 emplois sur le Caillou. Sur ce sujet, il est à noter l’exemplarité du modèle de pêche Calédonien en matière de pêche au thon durable dans son espace maritime, grâce à une réglementation et un contrôle efficace, les seize navires palangriers étant tous certifiés pêche responsable.
Or, la problématique de la pêche ne peut être qu’internationale, le thon étant une espèce migratrice, et par conséquent exploitée par les différents États côtiers sur sa route, aussi bien que par des flottes de pêche distantes depuis la Chine, Taiwan, la Corée ou l'Union européenne dans les eaux internationales. La régulation et le contrôle deviennent une problématique d’ampleur, raison pour laquelle, dans l’objectif de permettre une gestion partagée et durable de ces ressources, la commission des pêches de l'océan Pacifique occidental et central (WCPFC) a été créée en 2000.
Afin de défendre le droit au développement et à l’accès équitable aux ressources thonières, les États côtiers du Pacifique, membres du Forum des îles du Pacifique, se sont regroupés au sein d’une structure unique, l’agence des pêches du forum des îles, la FFA. Pour Adolphe Digoué, il s’agit de défendre une vision commune et une gestion partagée des ressources par l’intermédiaire de cette structure : « Nous devons travailler ensemble, nous les États côtiers, nous les petites îles et les territoires en développement, afin de trouver des mesures qui soient les plus adaptées aux peuples d’Océanie et à leurs économies fragiles ».
Toujours dans cette volonté de travail commun, le service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche travaille en étroite collaboration avec le FFA. Un projet de gestion partagée par les États côtiers, de la ressource en thon blanc, dont les ZEE constituent l'habitat essentiel, est notamment en cours d’élaboration, la FFA ayant souhaité associer les territoires du Pacifique à ces échanges afin d'engager des discussions sur la place qu'ils pourraient occuper dans ce dispositif unique en matière de gestion de la ressource en thons.
Damien Chaillot
