Covid-19 : Le vice-président de la Polynésie française démis de sa fonction pour avoir refusé le vaccin

Covid-19 : Le vice-président de la Polynésie française démis de sa fonction pour avoir refusé le vaccin

Le président de la Polynésie française Édouard Fritch a retiré la vice-présidence de son gouvernement à Tearii Alpha qui refuse de se faire vacciner contre le Covid-19, a indiqué jeudi la présidence de cette collectivité d'outre-mer.

« Le choix personnel de M. Alpha n'est pas compatible avec l'exemplarité que requiert la fonction de numéro deux du gouvernement et jette le trouble au sein de l'opinion publique », précise un communiqué de la présidence. Tearii Alpha, également maire de Teva I Uta (commune de Tahiti) conserve cependant ses portefeuilles ministériels de l'Agriculture, de l'Économie bleue et de la Recherche.

« Je considère que lorsqu’on est un homme politique, les considérations individuelles doivent s’effacer devant la responsabilité collective », a ajouté le président Édouard Fritch, rappelant que « l’obligation vaccinale, car elle concerne également les élus et les membres du gouvernement, au titre de l’exemplarité ». Le principal intéressé devra donc « s’y conformer le moment venu » ajoute-t-on. Son successeur à la Vice-présidence de la Polynésie sera connu « ultérieurement ».

Le gouvernement et la majorité du président Fritch traversent de fortes tensions depuis le vote de la loi locale sur l'obligation vaccinale, le 23 août. Soutenue par Édouard Fritch, son gouvernement et sa majorité à l'assemblée, cette loi devait s'appliquer le 23 octobre, avant d'être repoussée au 23 décembre. Outre le vice-président du gouvernement Tearii Alpha, une autre personnalité politique de premier plan a aussi annoncé qu'elle n'était pas vaccinée : le président de l'assemblée Gaston Tong Sang, également maire de Bora Bora. 

En août, M. Alpha avait invité plusieurs centaines de personnes à fêter son mariage, dont le président Fritch qui avait joué de la guitare sur une scène alors qu'il venait d'annoncer l'interdiction des rassemblements festifs pour lutter contre l'épidémie. Diffusées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux, les images de la célébration avaient suscité l'indignation et des appels à la démission.

La méfiance envers les vaccins reste forte en Polynésie, où seuls 57,2% de la population est vaccinée. Le Covid-19 a tué 636 Polynésiens, dont les trois quarts entre août et octobre dernier, sur une population totale de 280 000 habitants. La collectivité ultramarine, toujours sous couvre-feu, n'a plus enregistré de décès depuis le 26 octobre. Mais au sein de la majorité, on craint une nouvelle vague épidémique fin décembre voire début janvier.

Avec AFP.