©Twitter / Adrien Tacquet
Alors qu’Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles poursuit son déplacement à La Réunion avec quelques aménagements en lien avec les annonces sanitaires présidentielles, il est utile de revenir sur la séquence mahoraise.
Sur l’île, le Secrétaire d’Etat a pu y annoncer un dispositif exceptionnel de soutien à la vie associative mahoraise. Une dizaine d’associations locales engagées aux cotés des pouvoirs publics sur des sujets de protection de l’enfance et de soutien à la parentalité recevront rapidement des fonds dédiés à hauteur de 2 millions d’euros. Outremers360 a joint Maxime Zennou, Directeur général du Groupe SOS Jeunesse et délégué territorial aux Outre-mer, qui nous explique le dispositif proposé par le Secrétaire d’Etat Adrien Taquet et la Préfecture de Mayotte.
L’annonce a été faite au conseil Départemental de Mayotte en présence des représentants de toutes les autorités alors que le ministre était convié à lancer le « mois d’actions et de sensibilisations » aux droits de l’enfant. En novembre, comme partout ailleurs dans l’hexagone et le monde, nous fêterons bientôt le 31ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant. Ce texte essentiel dans la hiérarchie des normes demeure un repère pour les Etats, pour les collectivités comme pour tous ceux qui s’intéressent au sort des enfants.
J’ai rencontré aujourd’hui les associations mahoraises engagées pour les droits des enfants et leur ai annoncé la mobilisation par l’Etat de 2 millions€ pour mieux accompagner ces jeunes. Cet effort collectif doit impliquer l’État, les collectivités et les associations #Mayotte pic.twitter.com/9LKJCKrnUT
— Adrien Taquet (@AdrienTaquet) October 26, 2020
A Mayotte, les écarts sont considérables entre la règle de droit et la réalité implacable qui laissent de trop nombreux enfants en dehors du champ du droit, en dehors de cet intérêt supérieur de l’enfant érigé en principe, en dehors même de l’accès aux droits fondamentaux de l’enfant qui font écho à un récent rapport sur les besoins fondamentaux de l’enfant dont on cherche l’application à Mayotte.
Ici comme ailleurs, les annonces du ministre peuvent dès lors apparaître modestes. 2 millions d’euros à répartir sur une dizaine d’associations ce n’est pas ce « plan marshall » appelé depuis toujours de ses vœux par le Sénateur Mohamed Thani très engagé dans le soutien aux associations de lutte contre les exclusions notamment en assurant longtemps la présidence de l’emblématique TAMA, devenue désormais MLEZI MAORE.
La #PMI est au cœur de la stratégie des #1000premiersjours. Ici, elle est essentielle ! #Mayotte, avec la participation de l’État, tisse un réseau dense de PMI afin de permettre au plus grande nombre d’avoir accès à la prévention et à la santé publique. pic.twitter.com/hRcqZgKyNV
— Adrien Taquet (@AdrienTaquet) October 26, 2020
Ne boudons pas cependant cette occurrence qui vise à apporter un soutien déterminé, et de dire la présence de l’Etat dont les services peuvent ici stimulés et de réinscrire chaque autorité nationale ou territoriale dans ses responsabilités. Pour mémoire, les lois de décentralisation ont confié au département la responsabilité de déployer une politique territoriale de protection de l’enfance, pendant que le ministère de la Justice assure le suivi des mineurs délinquants et que l’Etat conserve le déploiement des politiques nationales en faveur de la Jeunesse.
Concernant Mayotte, certaines critiques évoquent déjà un saupoudrage. Il faut raison garder. Le département de Mayotte est de création récente et il reste encore beaucoup à faire pour aller vers le droit commun et l’égalité des droits. Toute avancée reste une avancée. La véritable originalité du dispositif annoncé par Adrien Taquet semble tenir plutôt dans la création d’une plateforme de soutien à la vie associative mahoraise dédiée aux questions de protection de l’enfance et de soutien à la parentalité.
Il est notable en particulier que cette plateforme sera accessible aux associations bénéficiaires de la manne ministérielle mais également à toutes les associations porteuses de projets dans une acception d’incubateur qui apportera l’expertise qui fait encore trop souvent défaut aux opérateurs même animés des meilleures intentions.
Par Maxime Zennou, directeur géneral du Groupe SOS Jeunesse et délégué territorial aux Outre-mer.