Le bulletin de santé végétal d’avril 2025 dresse un état des lieux contrasté des cultures à Mayotte. Alors que les bioagresseurs se multiplient sur les cultures vivrières et maraîchères, les dégâts du cyclone Chido continuent de peser sur l’agriculture locale. Des dynamiques d’entraide et de résilience émergent néanmoins. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
À Mayotte, les agriculteurs pansent encore les plaies du cyclone Chido. Le Bulletin de santé du végétal d’avril 2025 met en lumière l’ampleur des difficultés rencontrées : pertes de cultures, infrastructures détruites, multiplication des ravageurs et retour de maladies fongiques ou virales. Du côté des cultures maraîchères, l’aubergine subit l’assaut des altises, tandis que les pucerons gagnent du terrain sur les cucurbitacées et les solanacées. La laitue souffre d’une forte pression de cercosporiose, maladie favorisée par les averses récentes. Dans certaines zones, les limaces et escargots causent des ravages. Les tomates, encore peu cultivées ce mois-ci, sont néanmoins sous surveillance : les pathologies foliaires et virales demeurent une menace.
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Les cultures vivrières n’échappent pas aux difficultés. Le maïs est attaqué par les rats et les chenilles légionnaires. Le manioc, quant à lui, est fortement touché par le virus de la mosaïque, observé sur la quasi-totalité des parcelles visitées. Seule solution durable : utiliser des boutures saines et éviter tout prélèvement sur des plants douteux.
Du côté de l’arboriculture, les agrumes sont affaiblis. Le virus de la tristeza persiste, et les cochenilles, aleurodes et mineuses ont proliféré, accentuant les pertes de fruits. Le cacao, fortement endommagé par le cyclone, reste vulnérable. Mais les agriculteurs de la coopérative COOPAC ont lancé des chantiers collectifs pour préserver la filière.
La filière vanille tente de se relever. Une majorité des parcelles a été détruite, mais quelques lianes survivantes pourraient permettre un redémarrage progressif.
Dans ce contexte difficile, un signe encourageant émerge : la forte présence d’auxiliaires naturels – coccinelles, syrphes, araignées – sur les parcelles diversifiées indique un écosystème encore vivant. Face à l’épreuve, les paysans mahorais réagissent. L’entraide, les pratiques locales de solidarité – musada –, le nettoyage des champs et le partage de semences permettent une lente mais réelle reprise.
Les marchés redémarrent, et avec eux, l’espoir d’un avenir agricole plus résilient. Côté météo, le mois d’avril a été marqué par plusieurs averses et des températures moyennes comprises entre 26 °C le jour et 23 °C la nuit.
Par France-Mayotte Matin