Suite aux passages de Chido et Dikeledi, plusieurs monuments historiques ont subi d'importants dégâts. La direction des affaires culturelles (DAC), en collaboration avec l'agence de l'architecte en chef des Monuments historiques, a lancé une mission d'évaluation pour établir un diagnostic et organiser les travaux de sauvegarde. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte a récemment coordonné une mission d'évaluation sur les monuments protégés de l'île, en collaboration avec l'agence de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques. Cette initiative fait suite aux passages des phénomènes météorologiques Chido et Dikeledi, qui ont occasionné d'importants dégâts sur le patrimoine mahorais.
Mayotte compte actuellement dix-huit monuments historiques classés selon le Code du patrimoine. Parmi eux, la mosquée de Tsingoni, la plus ancienne de France, construite au XVIᵉ siècle et témoin des influences swahilies et shiraziennes, illustre la richesse culturelle de l'île. Les anciennes usines sucrières, notamment celles de Soulou, Miréréni et Dembéni, rappellent quant à elles l'importance de l'industrie sucrière au XIXᵉ siècle. L'architecture coloniale et vernaculaire est également représentée par des bâtiments administratifs et des édifices religieux, qui font partie intégrante du patrimoine mahorais.
Le passage des intempéries a causé des dommages matériels significatifs à plusieurs de ces monuments. Sept structures culturelles ont été particulièrement touchées, nécessitant des réparations estimées à plus de 160 000 euros pour sécuriser et restaurer les sites endommagés. Cette situation a motivé la mise en place d'une mission de diagnostic visant à évaluer précisément l'ampleur des dégâts et à coordonner les interventions nécessaires.
La préservation du patrimoine historique de Mayotte s'inscrit dans une dynamique plus large de valorisation et de transmission de la mémoire collective. En protégeant ces édifices, c'est aussi le développement d'un tourisme culturel qui est encouragé. Des initiatives de sauvegarde du patrimoine ont déjà été entreprises par le passé, notamment avec la création, en 2012, de la première commission mahoraise du patrimoine et des sites. Les prochaines étapes consisteront à finaliser l'évaluation des dégâts, à mobiliser les financements nécessaires et à définir un calendrier d'intervention. Préserver le patrimoine de l'île, c'est aussi renforcer son ancrage dans l'histoire et affirmer son identité culturelle face aux défis du présent et de l'avenir
Par France-Mayotte Matin