Hier après-midi, les officiels de l’île étaient réunis pour l’inauguration du centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales. Un lieu d’hébergement et d’accompagnement qui permettra d’éloigner les auteurs des victimes afin d’éviter la récidive. Explications avec notre partenaire France Mayotte Matin.
« Le centre qui nous réunit aujourd’hui a un objectif » entamait hier le préfet Thierry Suquet, lors de l’inauguration de ce centre dont la localisation reste confidentielle. « C’est d’écarter les auteurs de violences de la proximité avec les victimes et de proposer un lieu dans lequel ils sont hébergés de façon à ce qu’ils n’aient plus de prise directe avec la famille. Dans ce centre, on a un hébergement et une prise en charge des auteurs de violence pour éviter la récidive ». Et qui dit prise en charge, dit structure sociale.
C’est ainsi que l’association Mlézi Maoré se verra chargée d’une partie des missions. Comme l’explique Roukia Lahadji, présidente de Mlézi Maoré, « Ce centre va permettre d’héberger, habituellement ce sont les victimes, cette fois-ci ce sont les auteurs de violences conjugales. Nous allons les accompagner sur des sujets d’abord médicaux, je parle de tout ce qui est psychologique, un travail de psychothérapie, une vraie prise en charge médicale en cas de besoin, et après derrière une prise en charge socioprofessionnelle qui permettra bien sûr d’insérer socio professionnellement la personne, si bien sûr l’auteur n’a pas de travail. Cela peut aussi jouer si la personne n’a pas de travail, c’est aussi un mal qui peut porter à agir violemment envers sa compagne. C’est vraiment une prise en charge globale ce centre-là » précise-t-elle.
Ainsi, les auteurs de violences seront orientés vers le centre par les différentes institutions, et confiés aux soins de Mlézi Maoré. Mais comme l’explique Mme Lahadji, les personnes se sentant sur le point de passer à l’acte peuvent d’elle-même rejoindre le centre elles aussi : « c’est aussi un acte volontaire, si on a la volonté de s’en sortir ». Un centre que les institutions souhaitent maintenant voir tenir sur la durée : « ce qu’on voudrait dans un premier temps c’est mettre complètement ces dispositifs en place, vous l’avez vu c’est récent, aujourd’hui nous avons des stages qui permettent de suivre les auteurs de violence et d’éviter la récidive, explique Thierry Suquet. La partie hébergement est en train de démarrer. Ce que nous voulons c’est pérenniser ce genre de dispositif donc voilà, aujourd’hui vient le temps de la durabilité ». Un pas de plus franchi dans la lutte fondamentale contre les violences faites aux femmes…
De multiples actions pour lutter contre les violences faites aux femmes Si le centre d’accueil des auteurs de violences conjugales semble une pierre importante de la lutte contre les violences faites aux femmes, son inauguration s’inscrit en fait dans la continuité de travaux déjà engagés depuis plusieurs mois, comme l’explique le préfet Suquet. « Les actions pour lutter contre les violences faites aux femmes sont nombreuses. On a des actions législatives symbolisées par le Grenelle contre les violences intrafamiliales. On a des mesures d’amélioration de l’accueil des victimes dans les commissariats et les brigades de gendarmerie, on a un dispositif qui permet de renforcer les peines et qui crée de nouvelles infractions face aux violences et atteintes sexuelles » explique le préfet. Et sans oublier, « la convention avec le tribunal judiciaire et le procureur de la République sur la mise en place du téléphone grave danger, des bracelets anti-rapprochements, une série de dispositifs que nous avons mis en place sur le territoire au début du mois de septembre et qui a pour objectif là aussi de permettre l’éloignement des auteurs et d’empêcher la récidive » conclut Thierry Suquet. |
Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin
