Près d’un an après le cyclone Chido, Davy Rimane mène une mission d’évaluation à Mayotte pour mesurer l’avancement de la reconstruction. À la tête de la délégation Outre-mer, il examine les obstacles persistants, des retards administratifs aux difficultés financières, dans un contexte d’attentes toujours fortes. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Davy Rimane, député de la 2ᵉ circonscription de Guyane, effectue cette semaine un déplacement à Mayotte aux côtés de la délégation Outre-mer, qu’il préside. Son objectif est d’« évaluer les avancées, vérifier les engagements pris, et constater la réalité vécue par les Mahorais ».
Après un premier rendez-vous pour faire un point sur la situation globale avec le préfet de Mayotte, il s’est rendu sur le terrain. Il a échangé avec le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, et a constaté les difficultés rencontrées par les collectivités pour accéder aux subventions du fonds d’amorçage. « On est surpris d’apprendre que ça ne fonctionne pas », relève le député, qui s’interroge sur les raisons pour lesquelles les financements n’arrivent pas, même lorsque les dossiers sont complets. « Le maire de Mamoudzou nous l’a démontré avec précision et de manière factuelle », ajoute-t-il.
Il souligne que son échange avec François-Xavier Bieuville lui a permis de comprendre que la préfecture manque de personnel pour traiter les dossiers. « Il m’a dit qu’il lui faudrait six agents pour assurer correctement le suivi. On ne lui en a donné que deux », rapporte le député. Une situation qui pourrait expliquer pourquoi des dossiers déposés en juillet ne reçoivent une confirmation d’enregistrement qu’au mois de novembre. Sur la question des assurances, il regrette que « dans les outre-mer, c’est toujours plus compliqué. C’est inacceptable ! On continue pourtant à nous traiter à part ». Alors que la convergence franchira une nouvelle étape avec la revalorisation du Smic en janvier 2026, il regrette que, dans les outre-mer, « on doive toujours attendre pour atteindre les standards ». Il connaît bien le sujet : en Guyane, ce processus a duré 40 ans. « Il n’est pas admissible que Mayotte vive la même chose », insiste-til. Selon lui, ces retards ne font qu’« exacerber le sentiment de défiance dans les territoires ».
Le député appelle également à mieux valoriser les compétences ultramarines, notamment dans l’éducation, où le manque de personnels se fait sentir. « La meilleure réponse, c’est de former les nôtres sur le territoire et qu’ils prennent leur place. On ne leur fait pas assez confiance. » Pour l’heure, en l’absence de budget pour 2026, l’inquiétude grandit à Mayotte. Mais un membre de la délégation se veut rassurant, estimant que des crédits devraient être fléchés vers le territoire. Une perspective que les Mahorais espèrent, eux aussi, voir se concrétiser.
Par France-Mayotte Matin























