Frédérique Vidal est en déplacement officiel jusqu’à demain à Mayotte, la ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation s’est rendue au Centre universitaire de Formation et de Recherche (CUFR) dès son arrivée. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
« C’est important pour moi d’être présente à Mayotte d’abord pour réaffirmer à quel point le Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation et plus généralement tout le Gouvernement et l’État français sont aux côtés des mahorais pour défendre et développer cette île qui a énormément d’atouts » a-t-elle confié à la presse.
L’objectif de son voyage est double. D’abord, faire des annonces. Le portefeuille est sur la table : 250 000 € pour financer des programmes de recherche, 2,7 millions d’€ pour la rénovation thermique, 6 millions pour agrandir le campus. Le second objectif pour la ministre est de rencontrer et de découvrir les projets et leurs responsables qui ont pu bénéficier d’enveloppes de financement récemment, c’est le cas du démonstrateur de l’enseignement à distance ou encore du Campus connecté.
Hier, la Ministre a pu rencontrer des étudiants pour échanger avec eux sur leur avenir, notamment sur l’agrandissement de l’université, la capacité à diversifier l’offre de formation, les programmes de recherche autour de l’agronomie, de la culture maraîchère. « C’est tous ces projets que je suis venue voir accompagnée de financements mais aussi je voulais témoigner : les projets déposés ces derniers mois sont d’excellente qualité ce qui veut dire que la dynamique est là et on sent qu’il faut qu’on la concrétise ».
L’occasion, également, de rappeler la transformation du CUFR en un institut national universitaire. C’est désormais une université de plein exercice, et elle délivrera les diplômes au nom de l’État. La seule différence avec un autre établissement public culturel scientifique et technologique, c’est que l’État restera en accompagnement notamment sur les questions d’emploi. « C’est l’État qui reste employeur et ça nous a permis par exemple ces deux dernières années de rajouter 15 emplois en 2020 et 9 en 2021, ça nous a permis de passer de 2 millions d’euros de fonctionnement à 3,3 millions d’euros ou encore d’augmenter la masse salariale de 6 à 7 millions » explique la Ministre.
Un voyage qui aura mis un coup d’éclairage sur un des enjeux stratégiques de l’île : former cette nombreuse jeunesse pour qu’elle soit en capacité de relever le défi du développement du territoire.
Le campus connecté ou comment être étudiant à Paris sans quitter Mayotte
Frédérique Vidal précise « être venue voir sur le terrain le campus connecté dont nous parlions il y a encore quelques mois dans mon bureau et qui est devenu une réalité grâce à l’implication de tous, de la CADEMA, de la CCI, de l’État ». Il va permettre aux jeunes mahorais de suivre des formations qui ne sont pas présentes sur l’île mais à distance. Au campus connecté, ils bénéficient d’un cadre pour travailler ensemble, ils ne sont pas seuls, ils bénéficient de tuteurs pour les aider le cas échéant. « Le but est qu’ils réussissent leurs études pas qu’ils abandonnent » explique Bruno Girard le référent du CUFR au campus connecté. Être accompagné par des professionnels pour ne pas s’isoler dans ses études est la clé du succès de ce programme qui ne demande qu’à décoller.
Des déplacements à Mayotte comme s’il en pleuvait
Mayotte est désormais le point de passage obligé des membres du Gouvernement et des personnalités politiques, quitte à ne faire qu’une courte étape, c’est le cas de Frédérique Vidal qui a voulu marquer le coup en venant à Mayotte montrer que son ministère est lui aussi au travail, il faut dire que l’enseignement supérieur à Mayotte est essentiel dans une île qui compte 77% de personnes sous le seuil de pauvreté. Ils sont aujourd’hui 1 600 à pouvoir suivre leurs études depuis Mayotte, l’agrandissement du campus à venir va multiplier le nombre des places, une vraie chance.
Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin