Mardi matin, via un avion affrété par la préfecture de Mayotte à Air Austral, plusieurs étrangers en situation irrégulière en provenance du Sri Lanka ont été raccompagnés dans leur pays. Les moyens mis sur la table pour cette opération sont pour la préfecture de Mayotte un signal fort donné aux ressortissants sri-lankais et africains pour éviter que Mayotte ne devienne une nouvelle route de migration en provenance de ce pays en grande difficulté. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Le Sri Lanka est en proie depuis quelques mois à des tensions politiques importantes qui ont pour conséquence que des ressortissants de ce pays sont candidats à l'immigration. Certains d'entre eux ont tenté l'aventure de l'immigration clandestine à destination de Mayotte et de La Réunion. S'agissant de l'île au lagon, 7 ressortissants Sri Lankais sont arrivés le 3 août dernier après avoir demandé de l'aide pour un passager malade à l'intérieur du bateau. Les secours se sont bien évidemment organisés, les passagers ont été ramenés sur terre sains et saufs.
Mais le contrôle de leurs papiers d'identité a démontré qu'ils étaient en situation irrégulière, ils ont alors été placés au centre de rétention administrative. C'est alors que la préfecture et les services concernés ont commencé toutes les démarches avec les autorités sri-lankaises pour raccompagner ces migrants dans leur pays. C’est chose faite depuis hier puisqu’en début de matinée, un vol affrété a décollé de l'aéroport Marcel Henry à destination de Colombo pour raccompagner ces 7 personnes. De prime abord on pourrait estimer que 250 000€ pour accompagner ces clandestins c'est beaucoup d'argent mais pour Frédéric Sautron le nouveau sous-préfet LIC c'est le moyen de démontrer aux autorités sri-lankaises et plus largement aux pays africains des grands lacs que Mayotte n'est pas une terre d'accueil et ainsi tenter de décourager les candidats à l'immigration de venir jusque chez nous.
Le nouveau sous-préfet LIC a aussi expliqué que la politique du gouvernement en matière de lutte contre l'immigration clandestine n’était pas exclusivement orientée vers les Comores mais aussi vers des pays d'Afrique, il a ainsi souligné que pour la première fois un ressortissant congolais avait pu avait pu être raccompagné dans son pays depuis Mayotte grâce aux contacts noués par les ambassades, la préfecture de Mayotte et les services de la diplomatie à Paris. Espérons maintenant que le signal envoyé sera suffisant pour décourager les passeurs de créer de nouvelles routes d'immigration clandestine.
Par Anne Constance Onghéna pour France-Mayotte Matin
