Le chef de l’État a annoncé la création d’un fonds d’indemnisation pour « accompagner ceux qui ne sont pas assurés », soit l’écrasante majorité des habitants de l’archipel, dévasté par le cyclone Chido. Emmanuel Macron a promis de « rebâtir Mayotte, mais pas avec les mêmes règles qu’hier ».
Emmanuel Macron poursuit sa visite dans les décombres d’un archipel dévasté par le passage du cyclone Chido.
Après le centre hospitalier, l’unique de Mayotte, le chef de l’État a déambulé dans les rues de Mamoudzou, encore jonchées de décombres, d’immeubles et de maisons partiellement voire totalement détruites, à la rencontre d’une population encore sonnée, pour « partager leur émotion, leur désarroi, leur colère ».
« Je suis impressionné par l’engagement et la résilience » des habitants et des secours, a déclaré Emmanuel Macron, citant notamment « les sapeurs-pompiers et les soignants » qui « ne sont pas rentrés depuis six jours pour soigner des gens à l’hôpital ».
Interpellé par une habitante sur la mobilisation des secours et de l’aide qu’elle dit ne pas voir arriver, Emmanuel Macron a assuré que « l’eau et l’alimentation sont en train d’arriver, dès qu’on aura stabiliser la chaîne logistique, ça ne s’arrêtera plus ».
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« Ensuite, on aura 50% d’électricité sera rétabli d’ici à demain, à peu près pareil pour l’eau », a-t-il ajouté, prévenant toutefois que « ce sera lent et pénible pour les personnes très isolées, en particulier pour l’électricité et les télécoms ». « Ça va prendre des semaines », insiste encore le chef de l’État qui souhaite aussi se concentrer sur les « urgences » : « l’eau courante, l’alimentation, les secours de première nécessité y compris la population dans les bangas ».
« On a été capables de rebâtir notre Cathédrale en cinq ans. Ce serait quand même un drame qu'on n'arrive pas à rebâtir Mayotte », a déclaré le président, citant toutefois des défis à la reconstruction comme le foncier, l’habitat précaire « et donc dangereux » et la lutte contre l’immigration.
Ce jeudi matin, le gouvernement a décrété la reconnaissance de l’état de calamité naturelle, permettant aux très peu de personnes assurées sur l’archipel « d’aller chercher » une indemnisation. « On va mettre en place un fonds d’indemnisation pour accompagner ceux qui ne sont pas assurés », a-t-il aussi assuré, alors que 94% de la population ne serait pas assurée.
« Vous perdrez beaucoup si vous lâchez Mayotte. La présidence française perdrait beaucoup si elle lâchait Mayotte », a lancé une habitante de Mamoudzou au président. « Je n’ai jamais lâché Mayotte », lui a répondu Emmanuel Macron, promettant de « rebâtir Mayotte, mais pas avec les mêmes règles qu’hier ».