Covid-19 : Le « variant sud-africain » inquiète La Réunion et Mayotte, vers un renforcement des mesures de protection

Covid-19 : Le « variant sud-africain » inquiète La Réunion et Mayotte, vers un renforcement des mesures de protection

Interrogé par Franceinfo, le professeur Delfraissy, président du Conseil scientifique, s’est dit inquiet sur la circulation du « variant sud-africain » ou variant 501Y.V2 dans l’Hexagone et à La Réunion et Mayotte. Une inquiétude partagée par les élus locaux. Le ministre des Outre-mer a évoqué ce matin de possibles mesures de protection.  

« Il faut sûrement restreindre de façon drastique nos relations avec l’Afrique du sud, c’est vrai pour la métropole c’est encore plus vrai pour la Réunion et Mayotte », a recommandé le Pr Delfraissy mercredi matin. « Il y a trois cas, à ma connaissance, qui ont été isolés en France mais notre inquiétude sur le variant sud-africain porte beaucoup sur Mayotte, et sur La Réunion, parce qu’il y a beaucoup de liens entre l’Afrique du Sud et La Réunion », a-t-il poursuivi. « Ce qu’on sait c’est qu’il est survenu en Afrique du Sud dès le mois d’octobre, puis qu’il s’est étendu. On pense qu’il représente à peu près 15 à 20% du virus circulant en Afrique du Sud, mais on manque de données, c’est difficile ».

Ce jeudi matin, lors de l’audition du ministre des Outre-mer par la délégation aux Outre-mer du Sénat, le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi a affirmé que ce variant 501 « a pénétré l’océan Indien » et « fait des dégâts dans l’île comorienne de Moheli », voisine de Mayotte. Le sénateur a notamment dit ses craintes de l’arrivée de ce variant à Mayotte « par la voie clandestine » et demandé au ministre « quelle mesure d’urgence » comptait-il prendre pour protéger La Réunion et Mayotte. Toutefois, pour l’heure, la présence du variant 501 aux Comores n’est pas encore officiellement confirmée.

Sébastien Lecornu a assuré que l’ARS Mayotte éffectuait une campagne de test « pour voir l’évolution du virus » et prendre de nouvelles mesures de protection à l’issue. Il évoque notamment l’idée « d’affermir » les liens, plutôt que les restreindre comme préconisait le Pr Delfraissy, « pour mieux se protéger ». « Si le variant 501 devait circuler aux Comores, cela nous conduirait à prendre des mesures de protection plus importantes » a poursuivi le ministre, citant notamment « la capacité à tester » et la « systémisation des tests à l’arrivée des Comores ». « On va renforcer la protection de nos frontières (…) entre Mayotte et les Comores et Mayotte et La Réunion », a-t-il également déclaré, évoquant également la possibilité de mettre en place une septaine. « Il y aura des restrictions de circulation » supplémentaires, a-t-il insisté.

La veille, le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon avait aussi interpellé le ministre de la Santé sur ce variant. Celui-ci a assuré suivre « de très près » la situation. « Je ne sais pas si on peut assurément faire le lien entre le variant sud-africain et l’accentuation de l’épidémie aux Comores, mais on ne peut pas se priver de le faire », avait déclaré Olivier Véran. Les inquiétudes face au variant 501 sont d’autant plus accentuées que le Conseil scientifique ne sait pas encore si les vaccins développés par les laboratoires Pfizer et Moderna seront efficaces sur ce variant.