Congrès des Maires : Les élus de Mayotte réunis pour décider des opérations à mener pour peser sur le gouvernement

Congrès des Maires : Les élus de Mayotte réunis pour décider des opérations à mener pour peser sur le gouvernement

Comme ils en ont pris désormais l'habitude, les élus mahorais se sont réunis dans le but de préparer le prochain Congrès des Maires de novembre. C'est dans la salle des délibérations de la mairie de Tsingoni que les élus ont répondu à l'invitation de l'Association des maires. Un sujet de France Mayotte Matin.

Le président Madi Souf organisait cette réunion qui a permis d'aborder de nombreux points comme par exemple, un retour sur le bilan de la mission à Paris. Pour le sénateur Thani, cette opération aura permis de démontrer à la population que les élus étaient solidaires et ce de manière transpartisane. C’était selon le sénateur une attente forte de la population.

Plusieurs autres dossiers ont été abordés, comme celui de la piste longue. Il a été acté comme l'a demandé le maire de Sada que chaque dossier en discussion avec les représentants de l'État soit assorti d'une demande de clarification budgétaire et de planning de réalisation et ce de manière à avoir des réponses fiables, s'il n'y a pas de planning et pas de budget, l'annonce n'a pas de valeur. 

Estelle Youssouffa a aussi rappelé un point de méthode dans les échanges avec les décideurs à Paris : ces derniers ne cherchent pas les constats mais souhaitent des demandes précises pour lesquelles ils vont pouvoir apporter des réponses précises, c'est en ce sens, selon elle, que les prochains dossiers doivent être préparés.

Ainsi, elle a expliqué que la programmation militaire pour les 5 prochaines années se réalise maintenant, c'est donc maintenant qu'il faut se positionner pour obtenir le positionnement un patrouilleur outre-mer dans les eaux mahoraises. Nos élus devraient préparer une première lettre de demande autour de la mise en place de ce patrouilleur. 

Estelle Youssouffa a pu également revenir sur la position du Quai d'Orsay vis-à-vis de l'Union des Comores, elle a souligné que le conseiller d'Emmanuel Macron pour les questions outre-mer soutenait la position du Quai d'Orsay : pas de solution concrète à l'horizon donc pour la relation Mayotte Moroni puisque Paris n'y est pas prêt. Le sénateur Thani souhaite sur l’Association des Maires demander un rendez-vous officiel avec la Ministre sur ce sujet.

La députée du Nord a proposé qu’un planning de travail soit établi, elle propose à ce titre de demander à disposer d'un calendrier du rattrapage social pour cette mandature ; elle souhaite aussi des objectifs précis pluriannuels en matière de décasage, la fin du visa territorialisé dans le cadre de la loi asile et immigration doit être demandé. Elle a souligné qu’il ne reste plus qu’une semaine pour déposer des amendements sur le texte. 

Au gré des échanges les propositions se sont enrichies, nos élus pourraient demander que les frais de décasage pris en charge aujourd'hui par les maires soient compensés par l'État, ils souhaitent que les nombreux accouchements de femmes comoriennes deviennent payants. La question des financements des collectivités par l'État a été largement abordée par les élus tout comme celle des jeux des îles.

La question de la mise en place d'une enquête parlementaire sur la fiscalité des collectivités à Mayotte pourrait être utile, le sénateur Thani rappelle que les groupes dans lesquels siègent les parlementaires sont trop petits pour l'obtenir et qu'il faudra demander aux commissions des assemblées de formuler la demande. Sur le toilettage institutionnel, nos élus devraient demander une évolution du nombre d'élus et l'évolution du mode de scrutin. 

Le Conseil départemental brillait par son absence à cette réunion ce qui a fait dire aux élus et aux parlementaires qu'il fallait davantage veiller à ce que ceux-ci soient associés. Il faut maintenant que les élus passent à la vitesse supérieure car les dossiers sont très nombreux à traiter. Au-delà de la méthode, Mayotte n'est pas le seul département d'outre-mer à avoir des ambitions. Il faut donc exercer sur le gouvernement une pression encore plus forte et resserrée que les autres territoires ne le font.

Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin