Face à la crise de l'eau qui sévit à Mayotte, l'ARS et Santé publique France surveillent de manière régulière un certain nombre d'indicateurs qui permettent de suivre et de prévenir l'apparition d'infections dans la population notamment pour celles et ceux qui auraient une hygiène moins bonne au regard des coupures d'eau. Explications de notre partenaire France Mayotte Matin.
« La part des ventes d’anti-diarrhéiques se situe à un niveau supérieur à la moyenne des années précédentes depuis le 31 juillet, les communes de Tsingoni, Boueni et M’tsangamouji ont une proportion de vente de boîtes d’anti-diarrhéiques supérieure à 3 %, cette proportion est supérieure à 4 % dans les communes de Ouangani et Dzaoudzi » peut-on lire dans le bilan de l’ARS et Santé publique France.
Pour autant, « le taux d’activité pour diarrhées aigües déclaré par les médecins sentinelles est stable, à un niveau similaire à ce qui était observé les années précédentes avec un taux d’activité de 3,1 % entre le 7 et le 13 août ».
En revanche, « le taux d’activité pour infections cutanées chez les médecins sentinelles est à un niveau élevé par rapport aux années précédentes. Globalement, on observe une augmentation de l’activité pour ce motif chez les médecins sentinelles depuis plusieurs semaines » ajoute-t-on.
Il semble donc y avoir un frémissement en début de mois, au moment où les vacances battaient encore leur plein. Les données seront à suivre avec plus d'acuité à partir de cette semaine puisque la rentrée scolaire correspond avec le retour des vacanciers et des élèves, et donc, de la pression sur la ressource. La plupart des élèves et leurs familles, avec le rythme actuel des coupures, n'auront pas accès à l'eau courante au départ et au retour à la maison.
Il est d'ailleurs prévu une communication préfectorale cette semaine sur le sujet de l'eau avec peut-être de nouvelles restrictions à la clé.
Anne-Constance Onghéna pour France Mayotte Matin