XVIIème Conférence des Présidents des RUP- Serge Letchimy :  « L'ultrapériphéricité nécessite en permanence des adaptations »

XVIIème Conférence des Présidents des RUP- Serge Letchimy :  « L'ultrapériphéricité nécessite en permanence des adaptations »

En amont de l'ouverture de la XVIIIème conférence des Présidents des RUP ce 15 novembre, Serge Letchimy qui préside la conférence des présidents des RUP a reçu ses homologues des Régions ultrapériphériques. Pour Outremers 360, il est revenu sur les combats menés lors de la présidence de la Martinique.

 

« Lorsque nous avons reçu la transmission des pouvoirs du président des Açores, l'objectif était de maintenir une unité de telle sorte qu'on puisse parler d'une même voix. Un an après, on a réussi. Puisque nous avons conçu la déclaration des RUP dès novembre. Nous l'avons confirmé en transmettant l'État français dès le début de l'année 2022. Emmanuel Macron - qui assurait la présidence du Conseil de l'Europe pendant six mois jusqu'à juin- a repris cette déclaration. Cette déclaration contient plusieurs dizaines de propositions, tant sur la pêche que sur l'agriculture que sur le Posei, que sur les jeunes, que sur le numérique, notamment sur toutes les transformations qui sont liées au paquet législatif de transformation énergétique», a indiqué Serge Letchimy, président de la Conférence des Présidents des RUP.

Si des avancées ont été faites, Serge Letchimy reconnaît que les politiques européennes restent encore inadaptées aux réalités et aux besoins des RUP. « Nous sommes face à une Europe qui écoute et qui entend très mal les besoins et les réalités que nous avons. Je prends un seul exemple: le renouvellement de la flotte de pêche. On nous applique une politique européenne de surpêche alors que dans tous nos pays, depuis La Réunion, Mayotte, la Guadeloupe, la Martinique, on fait de la pêche traditionnelle. L'ultrapériphéricité- qui est une mauvaise expression- montre en image qu'on est très loin des réalités climatiques, culturelles et organisationnelles, économiques et qu'elle nécessite en permanence des adaptations».

«Nous avons à poursuivre cette bataille parce que nous exigeons aussi, nous demandons, nous voulons, ce qu'on appelle un paquet législatif, de telle sorte que ce paquet législatif puisse permettre, sur plusieurs points, d'adapter réellement les textes.» martèle Serge Letchimy pour une réelle prise en compte des réalités des RUP. « Pour cela, il va falloir certainement qu'il y ait des initiatives qui soient prises soit par les parlementaires européens. Nous comptons beaucoup sur eux pour faire ce qu'on appelle au niveau national une proposition de loi. On a besoin d'une différenciation de politiques publiques. Cela ne veut pas dire que l'Union Européenne ne fait rien. La place de l'Europe, dans le financement des politiques publiques -localement -ou des politiques de développement, est  une place réelle et une masse financière très importante»

Pour parvenir à cet objectif, Serge Letchimy compte  notamment sur le soutien du Président de la République Emmanuel Macron pour faire avancer ce dossier. « J'invite le président Macron à prendre aussi une initiative hyper forte. Mitterrand l'a fait à son époque. C'est grâce à lui si on a ce système dérogatoire au titre des articles 349 du Traité de Lisbonne. Il a exigé, l'a voulu, l'a obtenu, il a obtenu son amélioration.  Je pense que maintenant on a la possibilité mais aussi la capacité de faire accepter ce paquet législatif pour que nous souhaitons pour qu'on ait une lisibilité des politiques européennes.  Je pense qu'on est capable de le faire et de proposer un paquet législatif pour que les réalités de l'outre-mer, dans le système dérogatoire de l'article 349 soient réellement prises en compte tous les jours et pas seulement de façon partielle», a-t-il  conclu.