Les leaders du RPPRAC, le collectif à l'initiative du mouvement contre la vie chère en Martinique lancé il y a deux mois, ont annoncé vendredi qu'ils se rendaient à Paris, où ils doivent arriver samedi, avec l'intention de mobiliser la diaspora antillaise établie dans l'Hexagone.
Une délégation de membres du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) « va partir ce soir », a déclaré Rodrigue Petitot, en conclusion d'une longue conférence de presse au cours de laquelle il a, en compagnie de deux autres figures du collectif, esquissé les contours d'une poursuite du mouvement, lancé le 1er septembre.
« On prend l'avion plus tard » dans la soirée vendredi, a-t-il ajouté, sans vouloir préciser ni l'horaire, ni l'aéroport d'arrivée à Paris, ni le programme ou la durée du séjour. Quelque 150 sympathisants du mouvement ont accompagné la délégation à l'aéroport international Aimé-Césaire, selon une source policière.
Le président de l’association, qui a appelé, ces deux derniers mois, à de nombreuses manifestations contre les prix élevés des produits alimentaires sur cette île des Antilles, a indiqué que ce déplacement correspondait à une stratégie d' « adaptation au combat », deux semaines après la signature d'un protocole entre État, élus martiniquais et acteurs de la distribution et de la logistique. Ce protocole vise à diminuer progressivement de 20% les prix de 6 000 produits dans les hypermarchés. Le RPPRAC a rejeté cet accord qu'il juge trop peu ambitieux.
« On va aller là-bas, aux côtés de nos frères de la diaspora, appuyer nos demandes », a réaffirmé Rodrigue Petitot, qui souhaite poursuivre la mobilisation « au plus près » des lieux du pouvoir. En parallèle, le leader a exhorté ses sympathisants à boycotter les grandes surfaces en Martinique, notamment à l'approche des fêtes de fin d'année.
« Je demande d'intensifier les opérations de boycottage devant les centres commerciaux », a martelé Rodrigue Petitot. Il a aussi appelé à « bouleverser l'économie » afin que la période de « Noël soit un cauchemar » pour les distributeurs, quitte, pour la population, à « se passer de cadeaux ».
Avec AFP