Transat Jacques Vabre : Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse l’emportent à la Martinique

© Jean-Marie LIOT Images

Transat Jacques Vabre : Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse l’emportent à la Martinique

« Un soulagement ». A la barre du Maxi-Banque-Populaire, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont passé, dimanche 12 novembre au soir, la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre en Martinique en grands vainqueurs, après plusieurs années de déboires en multicoque. L’Ultim de Banque Populaire (multicoque de 32 mètres de long) a parcouru 9 263 milles (14 907 km) à la vitesse moyenne de 26,76 nœuds (50 km/h) pour succéder au Maxi-Edmond-de-Rothschild, vainqueur en 2021.



Le maxi-trimaran barré par Le Cléac’h est entré dans la baie de Fort-de-France dans la nuit martiniquaise et son passage de ligne a été signalé à une foule dense rassemblée sur un ponton d’honneur à quelques centaines de mètres par plusieurs coups de canon. « C’est une joie énorme, car cela fait longtemps qu’avec Banque Pop on voulait cette grande victoire », a expliqué à l’arrivée Le Cléac’h dans un grand sourire, sous les lumières des feux d’artifice tirés pour célébrer sa victoire.

Partis du Havre (Seine-Maritime) le 29 octobre à la conquête de la Route du café, célèbre transatlantique en double créée en 1993, ils sont arrivés à 18 h 19, heure locale (23 h 19 en France), après 14 jours, 10 heures, 14 minutes et 50 secondes de course. « Il fallait aller la chercher, il y a eu un gros match, la pression de François [Gabart]… On était en symbiose avec Armel, toujours dans la bonne humeur, et c’est ce qui a fait la différence », a déclaré Sébastien Josse.


Leur premier poursuivant, le SVR-Lazartigue, du tandem François Gabart et Tom Laperche, déjà deuxième en 2021, a passé la ligne cinq heures plus tard seulement, à 23 h 10, heure locale. Pendant ces quinze jours de navigation, les deux machines les plus récentes de la flotte Ultim ont longtemps été au coude-à-coude. « Cela a été une course de haute volée avec des concurrents qui n’ont rien lâché », avait déclaré plus tôt dimanche Ronan Lucas, le directeur de l’équipe Banque Populaire, à l’Agence France-Presse.

le tandem François Gabart et Tom Laperche, déjà deuxième en 2021, termine second © Jean-Marie LIOT Images

Malchance

D’abord inséré en embuscade le long de la façade atlantique, « Banque Pop » a pris la tête de la flotte à hauteur de Madère, à la faveur de conditions météo idéales et d’un choix stratégique audacieux : il a été le seul voilier à contourner l’île par le nord. Rattrapés dans l’Atlantique Sud par François Gabart, puis dépassés brièvement à hauteur de l’île de l’Ascension, Le Cléac’h et Josse ont su profiter ensuite des meilleures performances de leur voilier au portant – quand le vent vient de l’arrière du navire.

Filant à plus de 30 nœuds (55 km/h) de moyenne pendant plusieurs jours au large du Brésil, le Maxi-Banque-Populaire XIa réalisé une fin de course parfaite pour combler son retard puis creuser son écart avec SVR. « Le film s’est super bien déroulé. Sébastien et Armel ont été hypersolides, très décontractés tout au long de la course et concentrés sur leur sujet », a commenté Ronan Lucas.

Vainqueur en monocoque du Vendée Globe en 2017, Le Cléac’h est l’une des figures de la course au large depuis le début des années 2000 et son premier sacre sur la Solitaire du Figaro (2003). Devenu skippeur principal des multicoques de Banque Populaire en 2013, il a longtemps joué de malchance sur ce support. En 2014, victime d’une blessure à la main, il est remplacé à la dernière minute par Loïck Peyron, qui remporte la Route du rhum. En 2018, toujours sur le Rhum, il a chaviré après deux jours de course et frôlé la mort.

« Cela va lui faire du bien s’il gagne. C’est un athlète de très haut niveau et un grand champion. Mais en multicoque, il n’avait jamais eu la chance de pouvoir montrer à tout le monde ce qu’il savait faire. Ce sera un soulagement », avait affirmé plus tôt dans la journée Ronan Lucas.


Avec AFP