Dans le cadre d’une réunion du comité de pilotage du futur Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Guyane qui s’est déroulé hier, mardi 25 janvier 2022, ses membres ont pu avancer sur de nombreux points importants du projet, avec un focus sur l’élargissement des activités de soins à autoriser.
Une réunion riche en contenu pour les membres du comité de pilotage du futur CHRU de Guyane, qui ont approuvé la charte de fonctionnement du Comité, passé en revue les différents financements du projet, les améliorations possibles des transports sanitaires et notamment la ligne aérienne Cayenne – Saint-Laurent-du-Maroni, souvent évoqué pour sa nécessité dans le projet d’offre de soin territoriale, mais aussi et surtout l’élargissement des activités de soins à autoriser et à mettre en œuvre sur le territoire.
L’actuel Projet Régional de Santé (PRS), acté en 2018 et valable jusqu’en 2028, a été mis sur pied à un moment où le programme du CHRU n’en était encore qu’à l’état de projet long terme. En résulte la nécessité de révision du PRS, suite à l’accélération donnée au projet de CHRU sous l’impulsion des ministres de la Santé, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et des Outre-mer en mars 2021. Une révision déjà amorcée avec les professionnels de santé du territoire, la Conférence Régionale de la Santé et de l'Autonomie (CRSA) et l’Assemblée territoriale de Guyane.
Ainsi, les principales évolutions du PRS ont été présentées aux membres du comité de pilotage du CHRU ce mardi 25 janvier. Parmi celles-ci, la nécessité d’élargissement de l’offre de soin à l’échelle du territoire, comme l’indique Clara de Bort, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) : « La liste des activités de soins autorisées en Guyane était trop étroite pour permettre la création du CHU. Il convient de le mettre à jour pour permettre aux hôpitaux de créer les nouvelles activités nécessaires ».
Déjà évoqué par le passé, l’un des projets les plus significatifs dans cet objectif est la transformation des Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) de Maripasoula, Saint-Georges et Grand-Santi, en véritables hôpitaux de proximité. Pour ce faire, les structures concernées nécessitent d’une part une autorisation d’activité de médecine, et d’autre part, une antenne du service des urgences dans chaque établissement. Des points essentiels qui sont dorénavant intégrés dans le PRS modifié, ainsi que d’autres amélioration en direction des communes de l’intérieur du territoire, à savoir le développement des consultations avancées, la création d’une offre de radiologie conventionnelle sur place, le développement de la biologie délocalisée, ou encore l’optimisation du transport sanitaire, entre-autres.
Autre élément d'importance du nouveau PRS, l’équilibrage des développements de l’offre de soin sur le territoire, en renforçant notamment l’Ouest du département. Pour cela, le territoire a été divisé en deux zones : le bassin de Cayenne d’un côté, le reste de la Guyane de l’autre. Les nouvelles activités à créer, distribuées sur ces deux grandes zones, permettent ainsi de poser le principe d’accorder 2 nouvelles autorisations de chirurgie partielle et complète sur la zone « hors Cayenne ».
Parmi les nombreuses avancées de cette modification du PRS, on peut noter la facilitation de l’accès à la greffe rénale sur le territoire, le développement de la dialyse péritonéale, la possibilité pour les établissements du Groupement Hospitalier Territorial (GHT) d’assurer les activités de réanimation pédiatrique et le développement des sur-spécialités pédiatriques, l’amélioration de l’offre de soins autour de la cardiopathie infantile, la formation des équipes à la prise en charge des grands brûlés, la priorisation du développement de la chirurgie cardiaque et neurologique, le développement de l’imagerie interventionnelle 24h/24, ou encore la structuration de l’offre chirurgical pour les cancers.
À noter que les points cités ci-dessus ne sont qu’un échantillon de l’ensemble des axes abordés par ce nouveau PRS modifié pour la Guyane.
Damien Chaillot