La diffusion du dernier épisode de Saint-Pierre sur CBC, le 10 mars dernier, ravive pour l’archipel le souvenir d’un tournage inoubliable : celui d’un polar captivant, mené par l’actrice française Joséphine Jobert et l’acteur-producteur canadien Allan Hawco. Au-delà du succès rencontré au Canada, cette production a offert une visibilité indéniable à Saint-Pierre-et-Miquelon et généré des retombées économiques notables. Retour sur une aventure télévisuelle qui pourrait bien marquer un tournant pour l’archipel.
Lorsque la production a approché la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon, celle-ci a rapidement été convaincue du potentiel du projet, notamment en termes de visibilité : « Saint-Pierre-et-Miquelon bénéficie déjà d’une certaine notoriété dans l’est du Canada, en particulier au Québec et dans les provinces maritimes, mais reste bien moins connu dans l’ouest, à Calgary ou Vancouver. Les Canadiens constituent notre principal marché touristique, représentant environ 85 % des visiteurs. À cela s’ajoutent environ 10 % de Français de métropole et 6 % d’Américains. Cette série représentait donc une belle opportunité pour promouvoir l’image de l’archipel auprès d’un public plus large. »
Par ailleurs, Allan Hawco, natif de Terre-Neuve et qui tient le rôle masculin principal dans la série, s’impose comme une figure reconnue du paysage télévisuel canadien. Il avait déjà tourné des épisodes d’autres productions à Saint-Pierre, notamment pour The Son of a Critch. Son attachement particulier pour le territoire semble s’expliquer par la proximité et les liens historiques entre les deux communautés.
Un tournage gagnant pour l’économie locale
La collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon a soutenu le projet à hauteur de 25 000 euros par saison, notamment pour faciliter la logistique du tournage. La production a mobilisé une équipe d’environ 85 personnes durant près de quinze jours, à deux reprises, générant une activité significative pour l’hôtellerie et la restauration locales.

Au-delà des nuitées engendrées par l’équipe de tournage, les commerçants locaux ont également constaté une augmentation de la consommation. Par ailleurs, l’impact de la série commence déjà à se faire sentir lors des salons touristiques au Canada, où de nombreux professionnels évoquent spontanément la production, signe de son potentiel en termes d’attractivité pour l’archipel.
Toutefois, la collectivité reste prudente : « Il est encore trop tôt pour mesurer précisément les effets concrets sur la fréquentation touristique. Une étude sera menée cet été afin d’évaluer l’influence réelle de la série sur les visiteurs, et une analyse approfondie des retombées touristiques est prévue en novembre. »
Des figurants Saint-Pierrais au cœur du tournage
L’accueil réservé à l’équipe de production a été des plus chaleureux. De nombreux habitants ont participé en tant que figurants, notamment lors du tournage au mois de mai qui coïncidait avec les vacances scolaires. L’équipe, composée en grande majorité de Terre-Neuviens, entretient des liens étroits avec la communauté locale, facilitant ainsi les échanges et l’intégration du projet au sein du territoire.
À ce stade, impossible de dire si une saison 2 verra le jour. Mais une chose est sûre : le territoire reste ouvert aux projets audiovisuels qui offrent un beau coup de projecteur sur le cadre unique de l’archipel.
EG