Martinique : La demande de remise en liberté de Rodrigue Petitot rejetée

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Martinique : La demande de remise en liberté de Rodrigue Petitot rejetée

La demande de remise en liberté déposée par les avocats de Rodrigue Petitot a été rejetée, ce vendredi au tribunal judiciaire de Fort-de-France. Le président du RPPRAC reste donc en détention provisoire jusqu’à son procès, le 21 janvier prochain, dans le cadre de l’affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.

Le 5 décembre dernier, la cour d'appel de Fort-de-France avait suivi les réquisitions du ministère public qui réclamait le placement en détention provisoire de Rodrigue Petitot dans l'affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale le soir du 11 novembre. Le président du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) avait été incarcéré dans la foulée à la prison de Ducos dans l’attente de son procès, prévu le 21 janvier prochain. 

Ses avocats, Mes Germany, Arneton et Bellemare, qui avaient attaqué le délai de la procédure d’appel du contrôle judiciaire et plaidé pour le maintien en l'état de son contrôle judiciaire, ont formulé une demande de remise en liberté. Cette demande a été examinée en correctionnelle, ce vendredi, au tribunal judiciaire de Fort-de-France.

Le maintien en détention requis

Lors de l’audience, le procureur a demandé le maintien en détention pour prévenir tout risque de réitération et empêcher toute pression, d’autant a-t-il noté qu’il n'a pas de résidence fixe. Rodrigue Petitot s’est défendu à la barre de représenter un quelconque danger et de vouloir se dérober à la justice. « Ce n’est pas comme si j'étais un danger pour la population martiniquaise. Je ne me cache pas, je ne fuis pas, vous savez où me trouver. On est dans un contexte où c'est politique. Si violence il devait y avoir de ma part, ce serait fait depuis longtemps », a-t-il déclaré. 

Demande de remise en liberté sous contrôle judiciaire

L’un de ses conseils, Me Bellemare a, dans sa plaidoirie, insisté sur le fait que son client est devenu « un danger pour les élus parce qu'il ose parler ». « C'est maintenant une personnalité politique. Pourquoi fait-on de Petitot, qui est handicapé du bras et qui n'a pas touché le préfet, une menace ? Ce n'est pas le dangereux criminel qui va s'enfuir pendant le Nouvel An ». 

Me Germany est, quant à lui, revenu rapidement sur la validité des preuves, à savoir les vidéos, affirmant que « la cour se trompe sur les pièces ». Il a insisté sur le fait que Rodrigue Petitot n’a opposé aucune résistance et s’interroge sur toutes les précautions prises à son encontre. « La vie chère est plus dangereuse que le trafic de stupéfiant. Avant deux gendarmes suffisaient, aujourd'hui une armée n'est plus suffisante pour Petitot ». Pour Me Germany, aujourd’hui, c’est la détention de son client « qui trouble l’ordre public ».

Maintien en détention

Me Arneton, pour sa part, a mis en avant le principe de la liberté d’expression. « Il n'a ni volé, ni violé, ni tué. Il n'est pas responsable des violences en marge. Sa détention a suffisamment duré pour ce qu'on a à lui reprocher ». Il a demandé, comme ses confrères, la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Rodrigue Petitot.

Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a finalement rejeté la demande de remise en liberté et prononcé le maintien en détention de Rodrigue Petitot, qui reste finalement en prison jusqu’à son procès, le 21 janvier prochain. A noter qu'une centaine de personnes étaient venues apporter leur soutien au leader du RPRAC, ce vendredi, devant le tribunal judiciaire de Fort-de-France.

Yva Gelin pour RCI Martinique