Le festival Musiques Métisses ressuscite pour sa 47e édition

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Le festival Musiques Métisses ressuscite pour sa 47e édition

Menacé de disparition au milieu des années 2010, Musiques Métisses, le plus ancien festival européen de musiques du monde, ressuscite à partir de vendredi à Angoulême.


Pour sa 47e édition, il accueille la chanteuse franco-algérienne Souad Massi, le chanteur soul sénégalais Faada Freddy, le pianiste cubain Roberto Fonseca, Gnawa Diffusion, le Camerounais Blick Bassy, ainsi que l'Haïtienne Moonlight Benjamin ou Gérald Toto et son folk-jazz-soul aux accents caraïbes.

"A l'ère des réseaux sociaux, il est plus difficile d'être défricheurs car les musiques circulent plus vite, mais on essaie toujours d'avoir de réelles découvertes", affirme Patrick Duval, le programmateur du festival. "Par exemple, le groupe du Ghana Superjazzclub a peut-être joué deux fois en France avant son concert dimanche soir".

Lancé en 1976 par Christian Mousset, alors disquaire en centre-ville, le festival s'appelle d'abord Jazz en France, avant d'être rebaptisé Jazz et Musiques Métisses au milieu des années 80, puis Musiques Métisses.
Christian Mousset y fit venir en première européenne le Malien Salif Keita et le groupe Kassav en 1984, le Réunionnais Danyèl Waro en 1985. La world music n'en est alors qu'à ses balbutiements. Puis ce seront le Sud-Africain Johnny Clegg en 1986, la Cap-Verdienne Cesaria Evora en 1991... Parallèlement le festival, alternant sur différentes scènes concerts gratuits et payants, fait la part belle aux nouveaux talents.En 2015, Mousset quitte le navire. Patrick Duval, directeur d'une salle de l'agglomération bordelaise, lui succède. Mais quelques mois plus tard, Musiques Métisses dépose le bilan après le désengagement de la ville et du département.Le festival réduira singulièrement la voilure et quittera son lieu emblématique, l'île de Bourgines en bordure de Charente, pour s'exiler en périphérie.

Après quatre éditions confidentielles, Musiques Métisses retrouve en 2020 un lieu plus en adéquation avec ses standards passés. "On trouve ce site incroyable devant la Cité de la BD avec à la fois cette grande esplanade, de la verdure et des jardins magnifiques, qui nous correspond complètement", explique Patrick Duval. "Ces différences espaces nous permettent d'avoir une grande scène avec des musiques festives et un espace plus intime où on peut se permettre de programmer des musiques qui s'écoutent assis, tranquillement".

Avec AFP