Le Député de Guadeloupe Olivier Serva à l'initiative d'une proposition de résolution pour sanctionner « le négationnisme»  de l'esclavage

Le Député de Guadeloupe Olivier Serva à l'initiative d'une proposition de résolution pour sanctionner « le négationnisme»  de l'esclavage

Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée Nationale ce jeudi 10 février, le Député de la Guadeloupe Olivier Serva (LREM) en présence des députées Mathilde Panot (La France Insoumise) et Karine Lebon (PCF) et d'Annie Chapelier( Agir), a présenté une proposition de résolution relative à l’incrimination des propos négationnistes portés sur la traite négrière et l’esclavage colonial.


Avec cette proposition de résolution, Olivier Serva -soutenu par des députés de l'ensemble des groupes parlementaires- souhaite dire non à l'absence de sanction des propos négationnistes tenus au sujet de la traite négrière et de l'esclavage colonial. S'appuyant sur les propos prononcés en 2019 par Christine Angot ou plus récemment par le candidat à l'élection présidentielle Eric Zemmour, le député de Guadeloupe Olivier Serva fait le constat que « nier le crime contre l’humanité que représente l’esclavage colonial et la traite qui l’a précédé, sans faire l’objet de poursuites judiciaires», reste encore possible en France. « Le négationnisme n’est pas un comportement banal. C’est en outre des milliards de descendants qui en supportent encore les conséquences, dans leur chair, leur esprit et le traitement social qui leur est infligé. Tous, au nom de l’histoire et de la reconnaissance de ce crime contre l’humanité, méritent le respect attaché à ce massacre» a rappelé Olivier Serva lors de la présentation de cette proposition de résolution.

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Cette proposition enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 4 février 2022, la proposition de résolution relative à l’incrimination des propos négationnistes portés sur la traite négrière et l’esclavage colonial vient répondre à un vide juridique qui crispe la société française et permet de maintenir un climat de lutte et de concurrence entre les mémoires des victimes de crimes contre l’humanité. En effet, bien que l'esclavage ait été reconnu comme «crime contre l'humanité» par une loi de 2001, le Conseil constitutionnel a jugé en 2017 qu'il n'était pas possible de sanctionner sa négation.

Pour Olivier Serva,« il est urgent de rouvrir la question de l’évolution du cadre juridique et de la violente banalisation sociale vis-à-vis des propos négationnistes tenus au mépris de la souffrance et de l’histoire de millions de personnes d’ascendance africaine». Cette proposition de résolution a pour objectif de modifier les dispositions législatives et constitutionnelles qui conduisent à une discrimination de fait entre victimes de crimes contre l’humanité  mais aussi à renforcer les moyens de sensibilisation de tous les publics et à favoriser l’accès de la population à l’information historique relative aux crimes de la traite négrière et de l’esclavage colonial. « Il n’est pas imaginable de rester attentiste. La qualification de crime contre l’humanité doit avoir sa portée pleine et entière par une incrimination adaptée des propos de minoration et de négation.» a précisé Olivier Serva.

«Plus que jamais, notre époque voit des faits historiques instrumentalisés par des mains sales», a déclaré la présidente du groupe LFI Mathilde Panot, en dénonçant «des propos (sur l'esclavage) qui ont la forme d'un racisme recommencé». Annie Chapelier (groupe Agir, majorité) a déploré «des choses qu'on ne peut pas laisser passer", et Karine Lebon (groupe communiste) réclamé que nier ou minorer l'esclavage "puisse être condamné pleinement par notre loi».

 

Le député a déploré dans la société la multiplication de «propos limite», «presque banalisés», et «l'expression d'une pensée négationniste, raciste» sur ce sujet.

Cette résolution «militante» permet de «dire dans le débat présidentiel que nous n'acceptons pas les candidats qui flirteraient avec le racisme et le négationnisme»,  a-t-il ajouté.