Le rendez-vous politique tant attendu a permis le vote de 9 résolutions ce samedi. Cela concernait entre autres le type de gouvernance, il s’agira d’une collectivité bicéphale, à l'instar de ce qui est en place en Martinique. Il fallait également se prononcer sur les compétences ou la fiscalité de la future collectivité autonome de Guyane. Un document issu des travaux des 23 copil. Pour y arriver, il a fallu près de 9 heures d’échanges et de débats entre les élus et autres instances représentatives. Des questions sur des thématiques demeurent. Détails avec les interviews réalisées par notre partenaire de Radio Peyi.
Le président de la CTG, Gabriel Serville, rappelle qu’il est normal que le document ait subi des modifications dans une instance démocratique. « Il n'y avait aucune préparation dans la façon que le comité de pilotage avait travaillé antérieurement. J'ai eu l'occasion de dire que le document que nous avons présenté aujourd'hui n'était ni un document ni fini, ni exhaustif. C'est un document qui allait naturellement subir des amendements, des corrections, rajouts ou retraits. C'est comme cela que les choses fonctionnent dans une ambiance démocratique. La démocratie l'a emporté, les prises de paroles étaient belles, sensées. Elles ont été par moment houleuses mais il y a des moments où il faut savoir recadrer les choses lorsqu'on doit diriger une assemblée de cette nature. Globalement, j'en ressors satisfait de la façon dont les choses se sont déroulées.»
Gabriel Serville, le président de la CTG a notamment fait le point sur le bilan de ce Congrès et les étapes à venir. «Ce texte va être envoyé à la première ministre, les résolutions seront présentées à la prochaine assemblée plénière pour être transformées en délibérations. Et le plus important, ce sont les engagements que nous avons promis devant le monde économique, de mettre en place une procédure de travail pour pouvoir faire ce qui n'a pas été fait pendant les séances du Copil. Hormis la CCI qui avait un représentant à l'occasion des séances du Copil, les autres chambres consulaires n'ont pas cru bon de venir nous rejoindre. Nous allons prendre le temps de mettre en place durant un mois et demi de vraies séquences de travail avec le monde économique. Il y a surtout cette question posée de la relation entretenue avec les autorités coutumières, les populations autochtones et bushinengées, pour que nous soyons au clair sur la trajectoire que nous allons devoir suivre à partir de maintenant. La Guyane doit aller vers une citoyenneté guyanaise partagée.»
Pour autant, le Congrès n'a pas abouti sur certains points comme l'Europe ou la question autochtone. Un vote qui ne s’est pas fait sans compromis pour le député Jean-Victor Castor. «On est sur un consensus qui n'est pas à la hauteur de ce que je souhaite mais on n'est pas tombé dans le consensus mou. Il y a de gros sujets comme la question de la fiscalité qu'il faut approfondir, l'étude d'impact qui va découler du régime fiscal que l'on va proposer et les questions liées aux revendications des peuples autochtones.»
Les maires et l'opposition de la CTG ont aussi fait entendre leur voix. Boris Chong-Sit, conseiller territorial d'opposition, rappelle qu’il a eu globalement un consensus à la clôture des débats. «C'était important qu'on ait ce rendez-vous politique. Je rappelle que le Copil était une force de travail, de propositions par la décision politique. On a vu que sur la majorité des sujets, il y a un consensus. Nous nous sommes abstenus sur certains points et nous avons voté contre un point,celui de l'architecture et l'ossature administrative de la collectivité. Nous considérons que les institutions sont suffisamment pertinentes et il n'est pas besoin de créer un gouvernement avec des ministres. L'état du pays, ses besoins s'affranchissent de ces nouveaux postes qui seraient à créer, sachant que le point le plus important est que tous ces membres sont issus d'une même liste électorale.»
Le projet final devra être présenté au gouvernement en septembre prochain. Un calendrier qui crispe cependant certains élus qui estiment qu'il faudra davantage de temps pour être prêt.