Le Brésil met aux enchères 22 aéroports et 5 ports

L'aéroport international Eduardo Gomes à Manaus fait partie des 22 aéroports mis aux enchères ce mercredi ©Wikicommons

Le Brésil met aux enchères 22 aéroports et 5 ports

Le Brésil organise cette semaine des enchères pour la concession de 22 aéroports, cinq ports et une voie ferrée, dans l'espoir d'engranger quelque 1,5 milliard d'euros et de montrer sa capacité à attirer les investisseurs malgré la fragilité de son économie.

Baptisée "InfraWeek", cette série d'enchères d'infrastructures débute ce mercredi et le gouvernement brésilien table sur la participation d'acteurs majeurs au niveau mondial, comme les français Vinci et ADP, l'espagnol Aena ou le consortium brésilo-argentin Inframerica. Mais il est difficile de prévoir quels montants ces groupes seront prêts à débourser alors que la pandémie de coronavirus a fortement affecté le secteur des transports. 

Et la crise sanitaire est particulièrement grave au Brésil, avec plus de 330 000 morts et un gouvernement critiqué de toutes parts pour l'absence de politique nationale coordonnée de lutte contre le virus. De quoi renforcer les inquiétudes des investisseurs sur l'avenir de la première économie d'Amérique latine. Les enchères de cette semaine auraient dû avoir lieu en octobre dernier, mais ont finalement été reportées en raison de la pandémie.

Le coup d'envoi sera donné mercredi, avec l'octroi de concessions pour 30 ans de 22 aéroports, dont celui de la métropole amazonienne Manaus (nord) et de Foz d'Iguaçu (sud), très touristique en raison de ses spectaculaires chutes, à la frontière avec l'Argentine. Le gouvernement espère encaisser 6,1 milliards de reais (environ 920 millions d'euros) grâce à ces concessions d'aéroports.

Jeudi, l'enchère portera sur la concession pour 35 ans du chemin de fer Fiol 1, dans l'État de Bahia (nord-est), pour le transport de minerais et de céréales destinés à l'exportation. Le gouvernement table sur 3,3 milliards de reais (500 millions d'euros) d'investissements, dont plus d'un tiers pour la conclusion des travaux de la voie ferrée. Et vendredi, les concessions pour cinq terminaux portuaires, dans les États du Maranhao (nord-est) et du Rio Grande do Sul (sud), pourraient permettre d'engranger 600 millions de reais (environ 90 millions d'euros).

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui vise la réélection l'an prochain, s'est investi personnellement dans la promotion de l'"InfraWeek", avec des messages sur Telegram évoquant « les plus grandes enchères d'aéroports de l'Histoire ». Lors de sa campagne pour la présidentielle de 2018, il avait séduit les marchés en promettant une cure d'austérité et un vaste plan de privatisations, mais la pandémie a tout remis en cause.

Avec AFP.