L’AFD accorde un prêt de 34 millions d’euros à l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) pour son programme de microcrédits en Outre-mer

Vue du siège de l’Agence française de développement à Paris ©AFD

L’AFD accorde un prêt de 34 millions d’euros à l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) pour son programme de microcrédits en Outre-mer

Le groupe de l’Agence française de développement (AFD) vient d'accorder un prêt de 34 millions d’euros à l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) pour son programme de microcrédits en Outre-mer. L’occasion de revenir sur les actions de l’Adie dans ces territoires et sur le domaine de la microfinance.

L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) a plus de 30 ans d’existence. Son leitmotiv est que tout un chacun peut devenir entrepreneur, sans capital ou sans diplômes, à condition d’avoir accès au crédit et à un accompagnement adapté. L’objectif principal de l’Adie est de parvenir à réaliser une économie plus inclusive. Elle peut financer tout type d’activité professionnelle jusqu’à 12 000 euros et son réseau de spécialistes apporte un suivi personnalisé et gratuit pour chaque projet, quel que soit le métier, dans l’Hexagone et en Outre-mer.

Pour Jérôme Trinelle, directeur Antilles-Guyane de l’Adie, « les actions de l’Adie en Outre-mer permettent de toucher un public d’entrepreneurs qui n’a que peu ou pas accès au système bancaire traditionnel. Ce public est composé majoritairement de femmes, de moins de 30 ans, d’habitants en zone rurale sans diplôme, et parfois vivant sous le seuil de pauvreté. Le prêt de l’AFD nous permet d’être sereins sur les lignes de refinancement du microcrédit pour les vingt-quatre prochains mois. Ce prêt correspond à 25% du total des prêts que l’on accorde dans l’Outre-mer sur cette période », explique-t-il sur le site de l’AFD. 

L’AFD est partenaire de l’Adie depuis 2005. Son prêt de 34 millions d’euros court sur deux années, soit 16 millions en 2023 et 18 millions en 2024. « Il permettra de développer l’action de l’Adie à travers les microcrédits alloués aux entrepreneurs individuels et très petites entreprises bénéficiaires, en cohérence avec les objectifs stratégiques de l’AFD sur les enjeux de développement économique et social des territoires ultramarins », précise Clara Dufresne, conseillère du directeur régional océan Atlantique de l’AFD. 

L'Adie compte plus de 180 agences dans toute la France, aussi bien dans l’Hexagone que dans les Outre-mer. Si ses services vous intéressent, trouvez une agence près de chez vous !

Dans le cadre de la microfinance, l’Adie fournit toute une palette de services pour notamment créer ou développer son entreprise ; assurer son activité professionnelle ou son véhicule ; ou bénéficier d’une complémentaire santé. Au niveau de l’accompagnement, elle propose une aide gratuite pour tous les entrepreneurs qui souhaitent se lancer, en organisant des formations de une à deux semaines, en chiffrant les projets, et en réalisant des coachings personnalisés sur le commercial, la gestion financière et la gestion administrative, entre autres. Dans les Outre-mer, la microfinance et le microcrédit se sont développés dans les années 2000.

Aux Antilles et en Guyane, la microfinance a concerné environ 3 000 personnes en 2022. « C’est un public majoritairement féminin, originaire des quartiers prioritaires de la ville ou issu de l’immigration, doté d’un esprit entrepreneurial très fort », souligne Jérôme Trinelle. « L’exclusion du système bancaire traditionnel est plus fréquente dans les territoires d’Outre-mer que dans l’Hexagone. Les taux de chômage sont élevés et les collectivités locales et le secteur privé ne parviennent plus à répondre à la demande. Face à l’exode des populations dans nos territoires, il est impératif de trouver rapidement des solutions pour retenir les jeunes, créer de la richesse localement, des entreprises non délocalisables et de l’emploi. La microfinance est une réponse formidable. » 

PM