Outre un budget du ministère de la Justice en hausse de 170 millions d’euros, Éric Dupond-Moretti a annoncé plusieurs mesures, mardi, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il veut notamment créer des équipes de magistrats capables de faire des missions de six mois dans deux juridictions spécifiques qui en manquent cruellement, Cayenne et Mayotte. Un sujet de notre partenaire Mayotte Hebdo.
« On veut créer une task force de magistrats, cinq ou six mois, à Mayotte et à Cayenne », a dévoilé Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, devant la commission des lois, ce mardi 27 septembre. Il a ensuite promis de détailler cette mesure « prochainement ». Il pourrait le faire dans les jours à venir, pendant son déplacement en Guyane.
Dans le nouveau budget présenté lors de la même séance, il a indiqué une hausse importante de magistrats et une hausse sur leurs bulletins de paye. Avec un manque criant de greffiers, surtout à Mayotte, il a été promis une revalorisation de 12% sur trois ans de leurs salaires. Et alors qu’il avait annoncé la construction d’une deuxième prison à Mayotte (celle de Majicavo dépassant 180% de sa capacité), il a rappelé que « 15 000 places » doivent être créées d’ici 2027, en précisant seulement le nombre de places dans les prisons actuellement en construction.
Un coup de pouce à Mayotte en mars dernier
Ce n’est pas la première fois que le ministre de la Justice tente de régler les problèmes de personnel sur l’île aux parfums. En mars, lors de sa venue, il avait déclaré « qu’il faut des hommes et des femmes motivés et engagés ». Ainsi, tous les recrutements de justice de proximité étaient censés « être pérennisés ». Comme beaucoup de secteurs publics ici, la recherche de logements s’avérant difficile. Les ressources humaines devaient être renforcées pour faciliter les démarches. Chose promise, le poste de juge pour enfant a bien été créé, l’effectif est ainsi passé à trois au cours de la rentrée.
Concernant l’attractivité et voulant faire de Mayotte « un accélérateur de carrière », Éric Dupond-Moretti a mis en place « des contrats de carrière spécial Mayotte établis pour chaque magistrat et chaque fonctionnaire en poste à Mamoudzou ». Et alors que trois ans de carrière étaient demandés à chaque magistrat avant de changer de territoire, la règle est descendue à deux, même si cela risque d’intensifier le turn-over déjà important sur l’île.
Alexis Duclos pour Mayotte Hebdo