Grand projet territorial, le futur Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Guyane est prévu à l'horizon 2025. Ce week-end, 70 acteurs du projet ont participé à un séminaire de 2 jours afin de faire un point d'étape et poursuivre l'élaboration de la base du projet.
Un travail de fond a été entamé dans le cadre de l'ambitieux programme guyanais : faire un état des lieux du système de Santé local afin de mieux travailler à l'élaboration de la future offre de soin du territoire, corollaire du projet de CHRU.
Identifier les forces et les faiblesses actuelles, déterminer les filières nécessaires, la répartition future des soins à l'échelle du territoire entre les différents établissements, autant de questions de planification et de logistique intrinsèques au projet final souhaité par le territoire : une étroite collaboration de plusieurs établissements autour du futur CHRU, pour une offre de soin harmonisée à l'échelle de toute la Guyane.
C'est dans ce contexte qu'un séminaire de 2 jours regroupait environ 70 acteurs du projet ce week-end, en présence notamment de la directrice de l'Agence Régionale de Santé (ARS), Clara de Bort.
Au micro de nos confrères de Guyane la 1ère, celle-ci témoigne de l'importance et de l'inédit du projet :
“Il faut qu'on invente un nouveau modèle de CHRU qui n'existe nulle part ailleurs, un CHRU territorial avec des sites distants de 300 kilomètres. Maintenant, avec l'engagement des professionnels que nous avons, avec les technologies de e-santé, (…) mais aussi avec le désenclavement de Saint-Laurent-du-Maroni, alors ça devient possible”.
Des contraintes territoriales qui exigeront des aménagements, à l'image d'une nécessaire création de ligne aérienne quotidienne entre Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni afin de garantir la fluidité des échanges et les déplacements rapides des professionnels de Santé.
Si les sites de Cayenne, Kourou et de Saint-Laurent-du-Maroni militent pour ce projet commun de soins construit autour du futur CHRU, le constat demeure, selon-eux, une dizaine de disciplines nécessitent un renforcement, notamment grâce à des professeurs universitaire, et cinq axes doivent être travaillés : cancérologie, prise en charge des personnes âgées, rééducation, gynécologie-obstétrique et santé mentale.
De plus, l'enseignement sera un point essentiel de développement du projet, comme le rappelait Pierre Ménard, coordinateur du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT), sur le plateau de Guyane la 1ère.
“L'enjeux est d'arriver à former les professionnels du CHU sur la terre Guyanaise (…) nous avons absolument besoin d'avoir des cadres de demain qui soient formés sur le territoire, c'est l'enjeux majeur de l'aspect enseignement”.
Le financement sera bien évidemment une des questions centrales du projet, actuellement estimé à 450 millions d'euros, dont 150 millions pour la reconstruction du Centre Hospitalier de Kourou.
Damien CHAILLOT