Guyane : Grève de la faim de la maire de Cayenne et marche des élus face à la situation des migrants à Cayenne

© Ville de Cayenne

Guyane : Grève de la faim de la maire de Cayenne et marche des élus face à la situation des migrants à Cayenne

Sandra Trochimara, maire de Cayenne, a entamé une grève de la faim illimitée ce jeudi 21 juillet 2022 à minuit, après un incident survenu rue François Arago, devant les portes de l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII). Soutenue par les élus de Guyane et des associations citoyennes. Elle dénonce le manque d’action de l’État, les conditions de vie précaire des migrants dans les rues de Cayenne et les problématiques d’ordre public engendrées.


Sarah Trochimara se dit indignée des conditions de vie inacceptables que doivent affronter les migrants, et demande à l’Etat d’assumer ses responsabilités d’urgence.
Alors qu’un flux de demandeurs d’asile constant est observé en Guyane, les démarches liées demandent beaucoup de temps, pendant lequel les familles doivent faire face à l’absence de structure d’accueil en Guyane, et se retrouvent poussées dans les rues de Cayenne.

Rue François Arago, ils sont plus d’une quarantaine installés à même le trottoir, «faute de solution concrète proposée par le territoire et par l’État, donc la problématique dépend de sa compétence».

Jeudi, alors qu’un mouvement de foule et ce qui semble être une altercation a démarré, une femme est victime d’un malaise et envoyée à l’hôpital. La goutte de trop pour Sandra Trochimara, qui déclare le soir même entamer une grève de la faim illimitée, demandant à l’État d’agir dans les plus brefs délais.
Depuis, Sandra Trochimara a reçu les soutiens d’associations de citoyens, mais aussi des élus de Guyane, qui ont effectué une marche dans les rues de Cayenne ce vendredi 22 juillet 2022, dans l’objectif partagé d’obtenir un règlement définitif de la problématique et apporter une réponse aux conditions d'accueil des demandeurs d'asile. Un cortège d’une centaine de personnes s’est ainsi rendu à la préfecture, appelant les demandeurs d’asile à se rendre à la Préfecture.

Thierry Queffélec, Préfet de Guyane, s’est dit surpris de la démarche au micro de nos confrères de Guyane la 1ère, évoquant une procédure en cours : « Ces douze personnes sont prisent en compte, pour autant, Madame la Maire a demandé le concours de la force publique auprès de l’État, de la préfecture, qui sera accordé mercredi prochain dans le cadre d’une procédure judiciaire qui a été validée par le tribunal administratif ».
Le Préfet a notamment évoqué des chiffres d’arrivée de migrants stables depuis un an, des expulsions en cours de planification suite à une décision du tribunal administratif, le relogement de migrants, précisant que Sandra Trochimara était régulièrement informée de l'évolution de la situation. 

De son côté, l’association Climade a publié un communiqué condamnant la démarche de la maire de Cayenne et appelant à la mise en œuvre d’une politique territoriale sur le sujet.

Mise à jour : Ce vendredi 22 juillet, une délégation d'élus a rencontré le Préfet de Guyane. Divers points ont été actées comme une libération des rues de Cayenne libérées dès ce vendredi, la création d’un centre d’accueil transitoire permettant de réceptionner les demandeurs d’asile dans des conditions dignes ainsi que la mise en place d’un Centre d’accueil pérenne (100 places) à Regina avec le concours du maire Pierre Désert.A l'issue de cette réunion, la maire de Cayenne Sandra Trochimara a mis fin à sa grève illimitée de la faim.

Un courrier sur cette situation de l'immigration à l’attention du Président de la République Emmanuel Macron doit être prochainement amendé et transmis. 

Damien CHAILLOT