Un point d’avancement des actions mises en œuvre dans le cadre du Plan Chlordécone 4, qui couvre la période 2021 – 2027, a été présenté à l’occasion du comité de pilotage local qui s’est réuni ce jeudi. Le Comité a présenté un bilan sur les mesures et solutions mises en œuvre, ainsi que les objectifs d’investissement dans la recherche à l’horizon 2030.
Pour rappel en 2018 le président de la République reconnaît solennellement la part de responsabilité de l’État face à la chlordécone aux Antilles, une première de la part d’un chef d’État français, cette position s’est traduite par un plan global, discuté et consolidé avec l’ensemble des parties prenantes pour traiter les conséquences de cette pollution.
Arès avoir entendu les attentes des élus, associations, scientifiques, et acteurs économiques, certaines mesures ont été renforcées et le budget initial de 92 millions d’euros pour la période 2021-2027, augmenté en juin 2023 de 12.5 millions d’euros. Les crédits mobilisés sur la recherche à horizon 2030 ont également été doublés, avec une enveloppe supplémentaire de 26 millions d’euros. Aujourd’hui, ce sont plus de 130 millions d’euros qui sont déployés pour mettre en œuvre la cinquantaine de mesures du plan.
Présidé par Maurice Tubul, secrétaire général de la préfecture de la région Guadeloupe, le comité de pilotage local du plan chlordécone s’est réuni en présence d’Edwige Duclay, directrice de projet chargée de la coordination du plan chlordécone et d’Antoine Lambert, président de l’association phyto-victimes. L’occasion de faire le point sur le Plan Chlordécone 4 et le renforcement de l’investissement de l’Etat, souligné par Maurice Tubul : « Trois ans après le lancement du plan, et après avoir entendu les demandes des parties prenantes, l’État amplifie et renforce les mesures pour, qu’à terme, la population Guadeloupéenne puisse vivre « sans risque chlordécone ». L’ambition de l’État est : d’informer, protéger et réparer par l’action. Ses actions ne pourraient être une réussite sans un travail en concert de l’ensemble des acteurs, dont chacun d’entre vous fait partie. Je me réjouis de l’arrivée de l’association phyto-victimes en Guadeloupe qui aidera les personnes concernées en raison d’une exposition professionnelle aux pesticides, dans leurs démarches d’indemnisation ».
Depuis plusieurs mois, l’État a amplifié son action, à l’écoute des acteurs et parties prenantes qui ont joué un rôle déterminant dans le renforcement des mesures annoncées fin juin 2023. Parmi ces mesures, on peut noter la mise en place opérationnelle en 2024 d’une aide technique et financière pour les éleveurs impactés par la chlordécone ; la simplification, depuis le 1er janvier 2024, de l’aide économique aux pêcheurs impactés par la pollution et sa prolongation jusque fin 2027 ; la prise en charge par l’État, depuis 2023, des surcoûts liés au traitement de l’eau potable sur 6 stations équipées de charbons actifs en Guadeloupe ; l’amplification et la simplification de l’accès au fonds d’indemnisation des victimes de pesticides concernées par une exposition professionnelle, avec l’arrivée de phyto-victimes en Guadeloupe prise en charge par le plan chlordécone ; le déploiement d’un programme de prévention de l’exposition des femmes enceintes à la chlordécone depuis octobre 2023 ; ou encore l’accès gratuit pour tous à la chlordéconémie et aux analyses de sols.
Enfin, d’ici à 2030, l’objectif annoncé est le doublement de l’effort de recherche, alors que l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) finance à hauteur de 4,5 M€, en partenariat avec la Région Guadeloupe, 6 projets de recherche sur la chlordécone, dont la majorité porte sur la dépollution des sols, et les travaux de recherche financés par l’État sont amplifiés et une large communauté scientifique est mobilisée dans tous les domaines, de la santé, l’environnement, la dépollution des sols, entre autres. Le budget initial de 26 millions d’euros passera à 52 millions d'euros en 2030.
Damien Chaillot