Deux informations judiciaires vont être ouvertes en Guadeloupe par le parquet sur cinq accidents causés par des airbags défectueux qui ont provoqué des blessures et des décès, et six autres accidents vont faire l'objet d'investigations supplémentaires.
Le parquet de Basse-Terre avait été saisi du décès d'une mère de famille, âgée de 44 ans, le 14 mai 2023, "décédée du fait d'un projectile issu d'un (...) airbag qui a touché la partie de la tête", selon Xavier Sicot, procureur de la République de Basse-Terre, alors qu'elle se trouvait au volant et sa fillette à l'arrière du véhicule.
Deux informations judiciaires vont être ouvertes "ces prochains jours" par les parquets de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, pour "homicides et blessures involontaires" suite à des "explosions d'airbags qui sont à l'origine d'accidents de la circulation (...) et qui se sont multipliés ces dernières années", ont annoncé les procureurs lors d'une conférence de presse commune, mercredi au Palais de Justice de Pointe-à-Pitre.
Cinq dossiers, dont trois concernant des accidents mortels, entrent d'ores et déjà dans le cadre de cette procédure "(d')ampleur" qui "dépasse les limites de la Guadeloupe" selon la même source. "C'est une même marque japonaise qui revient", concernant les airbags mis en cause, a par ailleurs indiqué Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.
Un défaut constaté sur les airbags de l'équipementier japonais Takata, susceptibles d'exploser en projetant des fragments de métal, avait été mis au jour par les autorités américaines en 2014, causant d'importantes campagnes de rappels à travers le monde. Le groupe japonais a depuis fait faillite.
Ces informations judiciaires sont ouvertes pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires avec ITT inférieure et supérieure à 3 mois selon le cas, commis par inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité commises par une personne ou par personne morale", selon les procureurs.
A Pointe-à-Pitre, au moins "6 autres dossiers", certains mortels, pourraient, en fonction des résultats des investigations, être rattachés à la procédure "au fur et à mesure". Le plus ancien "remonte à 2018", selon le procureur de Pointe-à-Pitre.
Les accidents faisant l'objet d'une information judiciaire "impliquent des Citroën C3" indiquent les deux procureurs, et "la plupart du temps" dans les autres dossiers ce sont "également des Citroën" mais sur ces derniers cas, le procureur de Pointe-à-Pitre "souhaite rester prudent".
Avec AFP