Guadeloupe : Les grands enseignements du 17ème Congrès des élus départementaux, régionaux, des parlementaires et des maires

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Guadeloupe : Les grands enseignements du 17ème Congrès des élus départementaux, régionaux, des parlementaires et des maires

Le 17ème Congrès des élus départementaux, régionaux, des parlementaires et des maires au conseil départemental s'est achevé ce mercredi 7 juin à Basse-Terre, au terme de huit heures de travaux. Deux résolutions ont été adoptées. Elles résument 153 préconisations élaborées en commission ad hoc parmi 4 blocs de compétences et 12 thématiques. Précisions avec notre partenaire RCI Guadeloupe.


La Guadeloupe a-t-elle pris un tournant hier dans un hémicycle du Conseil Départemental garni de 90% des décideurs, élus locaux de notre territoire ? Beaucoup l'affirment. D'autres restent plus prudents. Didier Destouches, politique et consultant de RCI sur cette journée, a un avis mitigé. « Il y a un consensus, un sentiment d'unité. Nous avons eu des propositions qui sont issues de processus de concertation de la société civile et des élus. Beaucoup de travail qui a pris la forme de 153 préconisations. A la charge du Gouvernement, de pouvoir trier, proposer et travailler sur cette base. Des avancées très nettes puisque nous avons désormais un processus de demande et d'initiatives qui est en lien direct avec l'Appel de Fort-de-France. Considérant l'avancée statutaire et institutionnelle, c'est encore le statu-quo. En 2019, nous avions déjà une résolution qui demandait qu'il y ait la mise en œuvre d'un processus de modification de la gouvernance pouvant aller jusqu'à la réforme institutionnelle. On se retrouve quatre ans plus tard avec une proposition qui a pour but de lancer un processus plutôt que de valider la construction effective d'un modèle d'organisation administrative, par exemple la fusion du Département et de la  Région. La question que l'on peut se poser est si le timing ne commence pas à ne pas devenir un peu serré. Les élus se proposent dans 6 mois de faire un nouveau congrès décisionnel. Ce congrès aurait pu être plus décisionnel et non pas un congrès intermédiaire répondant au calendrier du gouvernement».

De mémoire d'observateur ayant suivi les 17 Congrès, celui d'hier semble toutefois le plus accompli. Même si, là-dessus, les avis peuvent être nuancés entre ceux qui évoquent la déclaration de Basse-Terre, celle de Fort-de-France et d'autres Congrès, de 2013 ou 2019 par exemple. 

Certains regrettent que, sur ces 4 dernières années, 2019-2023, il n'y ait pas eu d'évolution. 

Un statu-quo impossible

Mais l'immense majorité des élus veut croire le contraire et a décidé hier à l'unanimité de faire confiance au président Guy Losbar qui a su maîtriser à la perfection son assemblée en usant à la fois d'humour et de fermeté.

Organisation impeccable tant dans la forme que sur le fond avec un contexte qui semble plus que jamais favorable au changement. Tout le monde s’accorde à dire que le statu-quo n'a plus sa raison d'être. Deux résolutions qui résument les 153 préconisations ont été votées à l’unanimité. Le Congrès s'est donné 6 mois pour négocier au mieux ce virage. «Ma très grande satisfaction, c'est que ce sont les élus eux-mêmes qui ont travaillé et animé ces commissions en présentant les 153 résolutions. Il s'agit d'un Congrès étape qui, dans un délai de 6 mois, doit pouvoir aboutir. L'ensemble des élus sont dans cette dynamique. La première résolution concerne les 153 préconisations que nous avons présenté à l'issue de cette large consultation avec la population.La seconde résolution est pour entrer dans ce processus d'évolution institutionnelle avec la fusion des deux collectivités, une fiscalité spécifique, un pouvoir normatif au niveau de la Guadeloupe, la révision de la carte de l'intercommunalité, redéfinir notre appartenance à l'Europe» a déclaré le président du Département de la Guadeloupe, Guy Losbar.

Un premier aperçu est attendu le 3 juillet prochain lors du Comité Interministériel des Outre-Mer, qui devrait être une seconde étape après celle d'hier. Les 153 préconisations auxquelles vont s'ajouter les deux « résolutions votées hier en séance plénière ainsi que les contributions des partis politiques seront présentées.

Les élus ont 6 mois pour convaincre la population qui devra être consultée et avoir le dernier mot.

Par Pierre Emmanuel pour RCI Guadeloupe