L' Année Monnerville qui se préfigure en ce moment est l'occasion de faire une grande leçon d'éducation civique. Ayant gravi les hautes fonctions de la République, Gaston Monnerville constitue une source de motivation pour la jeunesse ultramarine. Son héritage invite tout un chacun à se responsabiliser, à toujours viser l'excellence dans ses missions, et œuvrer pour le bien commun. Que pense la jeunesse de son héritage ?
Retrouvez le témoignage de Linda Primé , gagnante du concours d'éloquence organisé par l'Institut Gaston Monnerville. Elle nous raconte le déroulé de sa participation au concours, ses motivations et surtout l'exemple de Monnerville qu'elle transmet à son fils.

D’origine guadeloupéenne et haïtienne et ayant effectué des études de droit, il m’apparaissait comme une évidence qu’il fallait que je participe au concours organisé par l’Institut Gaston Monnerville.

En effet, par ma participation je voulais contribuer à l'hommage rendu à cette personnalité.

Il était question de travailler sur le thème : « vivre libre et mourir ». Quoi de plus transcendant que la liberté ? Liberté si souvent arrachée, emprisonnée et bien trop souvent reconquise au prix du sang, de la vie de trop nombreuses femmes et de trop nombreux hommes.

Par son œuvre, par sa vie, Gaston Monnerville s’érige en conquérant.

Il a été leader au sein de la République alors que ce mot à cette époque était réservé à des hommes qui ne lui ressemblaient pas. Réservé à des hommes qui ne me ressemblait pas.

La liberté alors obtenue avec les armes laissait la place à de nouvelles luttes.

Déjà fort de l’esprit de résistance, héritage de nos ancêtres qui l’animait, il fallait être plus brillant que, être plus éloquent que…

Républicain de premier ordre, sa vie demeure un plaidoyer pour la défense de nos convictions, la défense de nos valeurs et de nos idéaux.

Être libre de dire NON, se sentir libre de dire NON, détenir le pouvoir de dire NON.Tous les petits garçons n’ont pas autant de chance. Entendre parler de Gaston Monnerville à cinq ans c’est quelque chose.

Gagner ce concours m’a permis d’accroître ma confiance en moi. L’éloquence, convaincre sont des atouts importants de nos jours aussi bien professionnellement que dans la sphère privée.

Plus important encore, mère d’un petit garçon âgé de cinq ans à l’époque, ce fut un honneur et un très doux souvenir que de voir mon fils Nathaniel, si fier de moi en revenant avec mon si grand prix à la maison (Prix qui trône encore fièrement dans notre salon).

Les yeux brillants, il avait été le témoin de mes répétitions, heureux de poser des questions et encore plus de raconter à l’école les exploits de sa maman.

Tous les petits garçons n’ont pas autant de chance. Entendre parler de Gaston Monnerville à cinq ans c’est quelque chose.

Il est bien là le hic, c’est quelque chose ! Alors que, la transmission de notre histoire devrait être instinctive.

Le combat, la lutte, cette idée de l’émancipation par la parole, doit passer par la transmission de notre patrimoine et la valorisation de nos illustres prédécesseurs afin que la flamme de la résistance soit éternelle.

Témoignage de Linda Primé