En Martinique, « 171 bâtiments ont été impactés » par les émeutes, selon le Medef

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En Martinique, « 171 bâtiments ont été impactés » par les émeutes, selon le Medef

Un total de « 171 bâtiments ont été impactées » et plus de 1 000 emplois sont d'ores et déjà directement menacés par les destructions et les pillages, a alerté le Medef de Martinique dans un communiqué. Sur place, une opération escargot est organisée par la CGT.

« Détruire les entreprises est contreproductif à tous points de vue », a ajouté le Medef, qui estime que « l'important différentiel de prix avec la France hexagonale est lié à l'éloignement géographique », alors que les acteurs de la distribution sont ciblés par les militants. Sur le plan sécuritaire, plus de 300 policiers et gendarmes sont arrivés en renfort dans le courant du weekend.

Ce mardi, et après une nuit plus calme, des actions de protestation continuent d'être organisées, à l'image d'une opération escargot baptisée Molokoï, une tortue locale, à l'initiative de la CGT-Martinique, qui a réuni un petit nombre de participants. « Nous appelons le gouvernement à entendre le cri des Martiniquais », a expliqué à l'AFP Marcel Rose-Adelaïde, militant CGT, assurant que « la population est chaud bouillante ».

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« Ce n'est que lorsque ça bouge, qu'il y a le feu partout, qu'on voit le gouvernement s'intéresser à nous », a-t-il ajouté, regrettant l'annulation d'une septième réunion de négociations. Prévue aujourd’hui, cette table ronde entre l'État et les acteurs locaux (militants, grande distributions, élus) pour faire baisser le coût de la vie n'a pas eu lieu faute de « nouvelle proposition concrète et viable », selon le président du conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy.

En réaction, le collectif militant Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) a rappelé que « 24 points sur 26 ont été actés » mais que « les deux points restants non négociés avec la grande distribution sont le résultat d'un refus collectif du peuple ». « Aucune concession ne sera faite à ceux qui n'ont jamais fait preuve de bonne volonté envers le pouvoir d'achat des Martiniquais », a déclaré le RPPRAC dans un communiqué, affirmant son intention « de poursuivre ses rassemblements contre la vie chère ».

« On est un peuple qui revendique légitimement le droit à l'accès à la nourriture à des prix respectueux, et tout ce qu'on nous donne jusqu'à présent, c'est une répression » a déclaré lundi le dirigeant du RPPRAC, Rodrigue Petitot. Le RPPRAC réclame que les distributeurs s'engagent à ne pas dépasser un certain différentiel de prix sur « tout l'alimentaire » alors que le document de travail actuel évoque seulement 54 familles de produits concernées.

Avec AFP