Les assureurs Allianz et Groupama ont décidé de retirer le risque émeutes de leurs contrats entreprises en Martinique et en Guadeloupe. Une décision qui survient quelques jours après que Generali ait annoncé la suspension des souscriptions aux risques entreprises aux Antilles.
Après Generali, via sa filiale GFA Caraïbes, qui a suspendu les souscriptions aux risques entreprises en Nouvelle-Calédonie et aux Antilles, c’est au tour d’Allianz et Groupama d’annoncer le retrait du risque émeutes de leurs contrats entreprises en Martinique et en Guadeloupe.
D’après Allianz, le montant des dégâts dans ces territoires oscille entre 1 et 1,5 milliard d’euros, tandis que la fédération des assureurs, France Assureurs, le chiffre à 1 milliard d’euros, dont 96% uniquement pour les entreprises et professionnels, détaille La Croix. Des chiffres qui concerneraient uniquement les Antilles, puisque les dégâts des émeutes en Nouvelle-Calédonie n’auraient pas encore été précisément chiffrés.
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Ce recul des assureurs, qui réclament un retour de la sécurité et de la cohésion sociale, inquiète naturellement les entreprises. « Quand on va demander à la banque d’étaler nos dettes ou d’étaler nos créances, la banque refuse puisqu’on n’a plus d’assurance », déplore Nicole Moreau, présidente de la CPME Nouvelle-Calédonie. « Comment voulez-vous tenir une entreprise si vous n’avez plus ni assurance ni banque ? ». Un sujet qui aurait été évoqué vendredi rue Oudinot, lors d’une rencontre entre les CPME Outre-mer et le ministre François-Noël Buffet.
Toujours d’après La Croix, le gouvernement, sur avis d’un rapport du Sénat, envisagerait d’étendre la Caisse centrale de réassurance (CCR) aux émeutes. Cet organisme public, qui apporte la garantie de l’État, sert d’appui aux assurances pour les sinistres liés aux catastrophes naturelles. Le CCR est notamment abondé par une taxe prélevée chaque année sur les contrats d’assurance, et concerne également le risque terrorisme et attentat.
« L’outre-mer peut faire peur aux assureurs, avec des marchés trop exigus aux caractéristiques particulières, au regard de risques considérés comme excessifs », notait déjà un rapport de l’Inspection générale des Finances en 2020.