La compagnie aérienne française Corsair, en difficulté, a annoncé mercredi avoir trouvé 30 millions d'euros pour poursuivre son activité, notamment auprès de la République du Congo, mais doit encore recevoir l'accord de son principal créancier, l'État.
« Corsair confirme avoir reçu une lettre d'offre ferme pour un apport de fonds propres de 30 millions d'euros de la part de certains de ses actionnaires existants, du département de la Guadeloupe et de la République du Congo », a précisé la société dans un communiqué.
« Dans le prolongement des opérations intervenues en 2020 et de la restructuration opérationnelle mise en œuvre depuis lors, la mise en œuvre des opérations prévues par cette lettre d'offre ferme permettrait de répondre aux besoins de financement de la compagnie et d'assurer son développement », selon la même source.
En difficulté avant même la crise sanitaire qui a profondément déstabilisé le transport aérien, Corsair avait obtenu fin 2020 des mesures de soutien du gouvernement français pour un montant total de 136,9 millions d'euros, en partie versés dans le cadre de sa reprise par des investisseurs publics et privés ultramarins officialisée début 2021.
L'offre confirmée par Corsair mercredi, après des révélations du journal Le Monde, « demeure conditionnée à son acceptation par l'État (en tant notamment que principal créancier de la compagnie) et aux autorisations réglementaires applicables, en particulier celles de la Commission européenne », selon le transporteur.
« Les discussions avec l'État français et la Commission européenne se poursuivent en vue d'un accord dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté. Selon Le Monde, Corsair est endetté auprès de l'État à hauteur de 147 millions d'euros. Contacté par l'AFP mercredi, le ministère de l'Économie s'est refusé à tout commentaire à ce sujet. Le ministère des Transports n'a pas réagi.
Corsair, dirigée par Pascal de Izaguirre depuis 2010, dessert la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion, Mayotte, l’île Maurice, Madagascar, Abidjan, Bamako, Cotonou et Montréal depuis Paris-Orly et plusieurs métropoles françaises. Avec 1,27 million de passagers transportés, elle a pointé en 2022 à la cinquième place des compagnies françaises derrière Air France, Transavia France, Air Corsica et Air Caraïbes, selon les statistiques de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC).
La compagnie, qui compte un millier de salariés, dispose de neuf long-courriers Airbus A330, dont cinq en version remotorisée neo. Elle a commandé quatre autres exemplaires d'A330neo.
Avec AFP