Considéré comme « le meilleur et le plus prestigieux festival de musique classique des Caraïbes », le Festival International de Musique de Saint- Georges des Iles de Guadeloupe qui fête cette année sa 3 ème édition se déroulera du 8 au 15 avril. L’occasion de faire connaissance et de découvrir le parcours et l’œuvre de Joseph Bologne alias le Chevalier de Saint- Georges, ce personnage historique guadeloupéen, musicien virtuose, mais également redoutable escrimeur et défenseur acharné des droits civiques encore méconnu du grand public.

L’année 2023 sera-t-elle l’année de Joseph Bologne, plus connu sous le nom du Chevalier de Saint-Georges ? En tout cas, deux évènements de portée mondiale consacrés à ce personnage historique guadeloupéen encore méconnu du grand public, tombé dans l’oubli de l’histoire, vont dans ce sens et sont de nature à populariser son œuvre et son parcours aussi bien sur le plan artistique que politique voire sportif.

Une modèle d’excellence et une vie extraordinaire

A commencer par le Festival International de Musique de Saint-Georges des Iles de Guadeloupe qui depuis trois ans souligne l’impact qu’a eu le Chevalier de Saint-Georges sur la musique classique et rend hommage à ce « modèle
d’excellence » afin de le faire connaître aux yeux du grand public.

Descendant d’esclave (d’une mère esclave et d’un colon blanc) né à Baillif en 1745 et décédé 1799, Joseph Bologne de Saint-Georges a connu ses heures de gloire et été l’un des personnages les plus célèbres sous les règnes de Louis XV-Louis XVI. Violoniste virtuose, chef d’orchestre et compositeur, il a influencé les plus grands musiciens de son époque, notamment Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.

Redoutable escrimeur, le Chevalier de Saint-Georges a été colonel de la célèbre « légion de Saint-Georges », premier régiment militaire entièrement noir en Europe. IL s’est battu sans relâche en faveur de l’égalité des Droits pour
tous. Celui qui a été qualifié par le président américain Adams « d’homme le plus accompli d’Europe » est un exemple exceptionnel de persévérance et d’abnégation malgré une époque controversée dans une France déchirée entre les monstruosités de l’esclavage et les idéaux révolutionnaires.

En dépit de cette vie extraordinaire et de ses talents artistiques et sportifs, l’héritier de la distillerie Bologne, la première distillerie de l’archipel située à Basse-Terre avec vue imprenable sur le volcan de la Soufrière, est mort dans le
dénuement, jeté aux oubliettes de l’histoire et sa musique cessant d’être jouée à cause de sa couleur de peau et de sa catégorie sociale d’origine.

Une semaine de musique classique avec des musiciens de renommée internationale

Désormais considéré par la presse spécialisée comme « le meilleur et le plus prestigieux festival de musique classique des Caraïbes », le Festival de Musique Classique Saint-Georges qui en est à sa 3 ème édition proposera du 8 au 15 avril prochains, des concerts spectaculaires avec des artistes de renommée internationale.

Au total, ce sont plus de 60 musiciens de plus de 20 pays du monde entier qui viendront fêter et rendre hommage au musicien virtuose surnommé le « Mozart noir » dans des lieux phares chargés d’histoire, tels que le Fort Louis
Delgrès à Basse-Terre, l’Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre ou encore le Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre également.

Une semaine de musique classique extravagante intitulée « The Art Culture is beyond classy – Matador Network » sous la direction artistique de Marlon Daniel, chef d’orchestre américain de renommée mondiale qui représente un ajout « classique » sophistiqué à la scène musicale déjà diversifiée des Iles de Guadeloupe. Par ailleurs, une pléthore d’évènements éducatifs et culturels viendra agrémenter ce festival mêlant passé et présent.

L’autre évènement qui participe à la mise en lumière du héros guadeloupéen est la sortie mondiale prochaine du film biographique américain « Chevalier » du réalisateur Stephen Williams. Une biopic qui sortira le 21 avril aux Etats-Unis
et le 23 avril en France. Un coup de projecteur qui, à n’en point douter, fait la fierté des Guadeloupéens et plus largement des Ultramarins ravis de voir l’un des siens ériger au rang d’exemple et rayonner à travers le monde, plus de trois
siècles après.
 

E.B.