La mine SLN de Thiébagi ©SLN / Eramet (Illusration)
La SLN avait demandé une autorisation d’augmentation de ses exportations de minerais brut, non-valorisable, notamment dans le cadre de son plan de sauvetage. Présenté au gouvernement ce mardi 26 janvier, le texte à été retoqué avec seulement 5 voix pour sur les 11 exprimées.
Ce texte devait permettre à l’emblématique société minière Calédonienne d’exporter 2 millions de tonnes de minerai brut, afin de porter le total à 6 millions de tonnes, une mesure qui était annoncée nécessaire pour garantir la réussite du plan de sauvetage de l’entreprise. Si l’Avenir En Confiance (AEC) et l’Éveil Océanien ont donné 5 voix en faveur du texte, Calédonie Ensemble, l’Union Calédonienne se sont abstenus et l’Union Nationale pour l’Indépendance (UNI) a voté contre.
Dans le contexte de tensions autour de l’avenir de l’exploitation et de l’exportation de la ressource Calédonienne, le rejet du texte sonne comme une revendication pour les Loyalistes, qui s’expriment ce jour dans la foulée : « Les indépendantistes et Philippe Germain ont fait le choix de s’opposer. Avec l’amélioration de la productivité de la société et le volet énergie, ces autorisations constituaient le troisième pilier du plan de sauvetage nécessaire à la survie de la SLN (…). Nous considérons qu’avec cet acte, a fortiori en étant parfaitement informés des enjeux, ces derniers porteront la très lourde responsabilité des effets qui pourraient suivre ».
Dans la lignée de leurs récentes prises de position, les Loyalistes y voient ici une tentative de déstabilisation mettant en péril de nombreux emplois, évoquant que les indépendantistes « ne sont plus aujourd’hui dans l’Accord de Nouméa, nous en tirons les conséquences ».
« En l’absence de consensus au sein du gouvernement pour accorder à la SLN une augmentation de ses exportations de quatre à six millions de tonnes de minerais, ce qui devrait lui rapporter près de 240 milliards de francs sur la période, j’ai proposé, mardi 12 janvier dernier, comme solution de compromis, que le gouvernement conditionne son autorisation à des engagements fermes de la SLN en matière d’emploi, d’investissement et de désendettement », a expliqué Philippe Germain, représentant du parti non indépendantiste Calédonie ensemble au gouvernement. « Ce matin, le projet d’arrêté soumis au gouvernement ne correspondait plus à celui sur lequel j’avais travaillé avec les services ».
« On nous a demandé d’autoriser quatre millions de tonnes d’exportations de minerai, nous l’avons fait. De baisser la prix de l’électricité à la SLN, nous l’avons fait. D’intervenir auprès de l’Etat pour qu’il accorde 24 milliards de prêts à la SLN, nous l’avons fait. Comment se fait-il que dans ces conditions et malgré des cours du LME extrêmement élevés et du nickel favorables à la SLN, l’entreprise n’arrive toujours pas à s’en sortir ? », s’était interrogé un des leaders de Calédonie Ensemble le 20 janvier dernier.
L’Union Calédonienne de son côté avait annoncé son opposition le texte, évoquant son refus toujours réaffirmé de refuser les exportations de nickel, « richesse des Calédoniens, qui ne peut être dilapidé par des exportations de minerais bruts, sans valeur ajoutée pour le Pays, et de surcroît sans redevance ». Le parti indépendantiste exprime ses interrogations quant au plan de sauvetage de la SLN « qui repose exclusivement sur l’effort des Calédoniens et aucun sur les actionnaires ».
Damien Chaillot.