Nouvelle-Calédonie : Les députés pour « une nationalisation temporaire » de l’usine Vale

Nouvelle-Calédonie : Les députés pour « une nationalisation temporaire » de l’usine Vale

Les députés, UDI et non indépendantistes, de Nouvelle-Calédonie ont demandé jeudi à l’État de prendre « temporairement » le contrôle de l’usine de nickel du groupe brésilien Vale, dont le rachat suscite la farouche hostilité des indépendantistes.

« Lorsque l’État juge qu’une entreprise stratégique est vulnérable, il peut en prendre le contrôle temporairement pour la sauver et permettre que des discussions aboutissent », a déclaré lors d’une conférence de presse, le député Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble, centre droit). Cette proposition, également soutenue par le député Philippe Gomes, pourrait « être une transition d’un an ».

Rappelant l’existence « juridique du dispositif », les parlementaires ont jugé indispensable « de gagner du temps » dans ce dossier explosif, à l’origine d’une flambée de violence la semaine dernière de la part des opposants à la vente de l’usine de Vale au consortium Prony Resources, incluant le négociant suisse en matières premières, Trafigura.

« L’État a la capacité de le faire indépendamment du contrat signé (mercredi dernier) entre Vale et Trafigura puisque les financements qu’il apporte, conditionnent la vente », ont déclaré les députés, suggérant l’intervention d’outils tels que l’Agence des participations de l’État (APE) ou la Banque publique d’investissements (BPI). Par le biais de garanties, de prêts et de défiscalisation, l’État amène environ 500 millions d’euros, soit la moitié du tour table de la transaction, qui est « un deal négatif » pour Vale.

Située dans l’extrême sud de la grande île, l’unité métallurgique du géant brésilien, qui représente 3 000 emplois directs et indirects, est à l’arrêt et sous la protection des forces de l’ordre depuis une semaine, après avoir été la cible d’un coup de force d’émeutiers à bord de camions et de nombreuses dégradations, dont un incendie dans la nuit de lundi à mardi.

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Les indépendantistes du FLNKS, le collectif « usine du sud : usine pays » ainsi que l’Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) considèrent l’offre avec Trafigura comme « une opération de prédation des multinationales » et défendent un partenariat industriel avec des capitaux publics calédoniens. Depuis lundi, des discussions entre Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et des représentants du FLNKS sont engagées pour tenter de trouver une issue apaisée.

Avec AFP.